Peu de gens s'en souviennent aujourd'hui, mais le père du fils de Pierre Elliott Trudeau a commencé sa carrière politique en tant que militant syndicaliste. Oui, car il faut bien mettre le pied à l'étrier quelque part et comme il n'allait pas en être à une trahison près, ce départ-là en valait bien un autre.
Comme tout bon premier ministre qui se respecte – à défaut de respecter autrui –, le fils de Pierre Elliott Trudeau est intervenu dans le conflit de travail opposant les membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters CAnada aux transporteurs.
L'intervention aurait pu consister en une tentative de conciliation, une ronde de négociation ou quelque autre manière de trouver un terrain d'entente. Mais non. Le gouvernement s'est contenté de décréter un arbitrage exécutoire afin d'imposer un retour au travail des grévistes. L'expression «arbitrage exécutoire», une fois décodée, signifie que les syndiqués devront revenir au travail en suivant les diktats du conseil d'arbitrage, dont les décisions seront sans appel et jamais à l'avantage des travailleurs.
Quoiqu’ayant pris cette décision «à contrecœur», a dit le premier ministre, il n'empêche qu'elle demeure antidémocratique et qu'elle foule une nouvelle fois aux pieds le droit à la négociation.
À l'époque où il œuvrait comme professeur de mise en scène au secondaire, le fils de Pierre Elliott Trudeau était-il syndiqué? En tout cas, il n'était pas syndicaliste, lui; et ça paraît.