vendredi 3 avril 2015

Manif

Hier, c'était la grande manif dans les rues de Montréal. Beaucoup de monde écœuré de voir comment les choses (ne) marchent (pas) en ce moment au Québec. J'ignore où tous ces gens étaient au moment des dernières élections, mais il est vrai qu'il y en avait probablement plus qui ont préféré ne pas défiler.

Dommage, d'ailleurs, car même la température était au rendez-vous. Croiriez-vous que, pendant la marche, j'ai eu chaud? Et la flicaille n'y était pour rien; seulement le soleil.

Les sosies de qui y ai-je vu? Celui de Richard Desjardins lequel, debout sur un terre-plein, conversait avec des amis. Celle D'Ariane Moffat qui courait d'un groupe à l'autre de ses connaissances tentant d'attirer l'attention. Celui de Peter Gabriel, en beaucoup plus jeune, qui tenait la menotte d'un jeune enfant tout en faisant avancer une poussette et en serrant la laisse de son chien de l'autre. Celui du flic dans 19-2, celui qui a une sale gueule; vous savez de qui je parle.

Moi-même, j'étais incognito. Que se serait-il passé si on m'avait remarqué dans la foule? J'avais mis mon Bross et Clackwell d'avant-guerre, de sorte que personne ne pouvait me reconnaître.

Et d'où venait tout ce monde? De Montréal, certes, mais d'un peu partout aussi. J'ai vu des autobus ayant amené des étudiants depuis Rimouski et même Gaspé. Se taper toute cette route dans des autobus jaunes… Qu'on ne vienne jamais dire devant moi que ces jeunes-là sont des enfants gâtés!

J'ai même vu quelque chose que je n'imaginais pas possible de ce côté-ci de la galaxie. À un moment, je me suis retrouvé pris entre deux banderoles. Je me suis retourné et j'ai lu ce qui y était écrit. J'ai failli échapper mon Bross et Clackwell, auquel je tiens comme à la prunelle de tous mes yeux, dans le ruisseau. Il s'agissait de la banderole d'un groupe d'étudiants en droit de l'Université de Montréal. Lors de mes premières visites sur cette planète, personne – jamais! – n'aurait imaginé voir des étudiants en droit participer à une manifestation.

C'est alors que j'ai compris que nous allions gagner.

jeudi 2 avril 2015

Plan fort



On croyait qu'il avait été jeté avec l'eau du bain, lors de la défaite du PLiQ en 2012. Eh bien, pas du tout! Il ne faut pas oublier que le Parti québécois l'avait placé aux soins intensifs les 18 mois où il a vacillé au pouvoir.

Voici que le Plan Nord sort du coma artificiel où on l'avait laissé et que le gouvernement Couillard (le nom est marrant) le remet à l'avant-plan. On souligne à Québec que le Plan a été modifié pour tenir compte des nouvelles conditions du marché, en particulier celui des métaux qui est plutôt déprimé en ce moment.

Alors, là, on peut s'interroger. À quoi sert-il de mettre sur pied des projets de développement devant s'élaborer pendant une bonne décennie et plus, alors que tout peut être remis en question à la moindre fluctuation du prix des matières premières? Si ces derniers battent de l'aile, qui va allonger l'oseille afin de compenser les grasses compagnies qui feront moins d'argent que prévu?

Finalement, Plan Nord ou pas, le même scénario va se répéter comme avant. Le gouvernement finira par donner aux entrepreneurs étrangers des monceaux de notre fric en attendant que les sociétés minières nous laissent en échange, le jour où elles plieront bagage sans prévenir, des monceaux de déchets empoisonnés dont le traitement nous coûtera encore une fortune.

C'est plus fort que midable…

mercredi 1 avril 2015

Mal Lunney



Qui ne connaît pas James Lunney, un député d'arrière-banc – bref un petit joueur – conservateur de Colombrie-Bitannique*?

Entre autres innombrables talents, M. Lunney est un fondamentaliste chrétien qui croit au mythe de la création du monde par une déité à l'occasion bien intentionnée. Opposé à la théorie de l'évolution, il faisait plus ou moins doucement campagne afin d'exempter sur demande les élèves de sa province de l'enseignement des découvertes de Charles Darwin.

À ses yeux, le fait que des politiciens et les médias se soient récriés devant une telle initiative, et qu'ils soient allés jusqu'à la ridiculiser, équivaut ni plus ni moins à une forme de persécution religieuse.

On comprend parfaitement son point de vue, ici au Québec. En effet, on a pu constater à quel point l'acquisition du savoir peut faire régresser la croyance dans les superstitions. Forcément, toute initiative réduisant l'emprise de la religion peut s'apparenter, aux yeux de ses suppôts, à une forme de persécution. (Et cette dernière, selon M. Lunney – tenez-vous bien – serait due à une profonde ignorance...)

Sans compter – et j'emploie ce terme à bon escient – que moins la population s'en laisse accroire, moins les religions organisées ramassent de fric. Or, vous savez comme moi que dieu a toujours besoin d'argent; bon créateur, mais mauvais gestionnaire.

Bref, M. Lunney a décidé de remettre sa démission et de quitter le caucus en claquant la porte. Sa décision ne semble pas tenir compte d'une chose: c'est que la scène politique cAnadienne s'adaptera sans doute à son départ sans grande difficulté.

Maudite évolution sale!


* Si, si: c'est voulu.

lundi 30 mars 2015

Tire, mais tire égal



C'est donc ainsi que le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard (le nom est marrant), que l'on reconnaît si facilement à son petit air intelligent, s'emmêle les pinceaux.

Concernant cette jeune femme qui a été prise pour cible par la police de Québec, jeudi dernier, il a affirmé qu'il fallait faire preuve de plus de modération de part et d'autre. Il a même précisé «qu'il y avait des leçons à tirer» de ce sombre épisode.

Mais non, M. Couillard! Bien que votre nom soit marrant, vous êtes encore une fois à côté de la plaque. Ce ne sont pas les leçons que l'on tire; ce sont les manifestants...

dimanche 29 mars 2015

Le monde est sauf



Avez-vous éteint chez vous, hier soir? Pendant toute l’heure?

Oui?

C’est bien.

Ainsi la Terre sera sauvée. Une heure de repos lui permettra probablement de se remettre des 8765 autres où on la bourre de déchets et de poisons.

Je vais dormir confiant en l'avenir cette nuit!