samedi 23 septembre 2017

Don-daine, la rengaine

Guillaume d'Ockham
C’est le nouveau mantra, en Occident. Vous savez: ce cher Occident tellement libre et démocratique qu’il en vient à frémir, tout icapable qu’il est à défendre ses propres processus électoraux.

Il paraît, maintenant, que les élections des puissances économiques européennes et américaines sont systématiquement sabotées – c’est-à-dire truquées – par une nation étrangère, toujours la même: la Russie.

L’hypothèse – car ce n’est rien de plus, tant qu’on n’aura pas au moins un soupçon de preuve – obsède présentement les analystes aux Stazunis, qui cherchent désespérément une explication à l’élection de Donald Trompe. Pour eux, cette hypothèse controuvée demeure préférable à l’interprétation la plus simple, le rasoir d’Ockham employé en politique, à savoir que leur système électoral est mal foutu et que l’électeur moyen yankee n’est pas des plus futés ni des plus sveltes…

Mais, au moins, aux Stazunis, la mainmise russe sur le processus électoral a un semblant de crédibilité, puisque Hillary Clinton était donnée gagnante par les sondages préélectoraux. Là où on approche du délire paranoïaque, c’est lorsqu’on prétend la même chose au sujet de la dernière élection française et de la prochaine allemande, là où, respectivement, Emmanuel Macron était favori, et où il a gagné, ce qui devrait aussi arriver à Angela Merkel qui est également considérée comme étant en avance.

Et même si c’était vrai que la Russie a trafiqué le résultat de ces élections, ça ne serait qu’un changement somme toute bienvenu.

Pour une fois que ce ne serait pas l’argent!

vendredi 22 septembre 2017

mercredi 20 septembre 2017

Brahma est grand!


mardi 19 septembre 2017

Libre-échange qui change

En 1994, la population de l’Amérique du Nord se faisait avoir magistralement avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Négocié à l’époque sous le prétexte qu’un tel traité allait assurer une plus grande prospérité aux pays signataires, il fut surtout l’occasion pour les Stazunis d’appesantir leur mainmise sur l’économie mondiale, l’ALÉNA ayant depuis servi de modèle pour tous les autres traités de libre-échange.

Heureux comme des rois, les Yankees ont donc continué sur leur lancée d’hyper-puissance. N’oublions pas que, à cette époque, l’union soviétique avait été abolie et que la Russie d’alors était dirigée par un gros bouffon alcoolique. Il n’y avait plus véritablement dans le monde que les Stazunis et ces derniers avaient maintenant la bride sur le cou afin de mondialiser à loisir, dérèglementer toutes les entraves à leur impérialisme et privatiser tout ce qui avait de la valeur, laissant les États s’endetter à maintenir le reste.

Sauf que, si le système les a bien servis pendant des années, il a commencé à se retourner contre eux. L’ouverture des marchés leur a permis de délocaliser massivement pour fabriquer leurs produits; mais la main-d’œuvre étrangère bon marché a rendus plus concurrentiels les produits d’importation. Graduellement, leur balance commerciale est devenue déficitaire, avec les problèmes économiques que cela entraîne. Par ailleurs, certains aspects commerciaux avaient été laissés de côté lors de la négociation du traité original. Enfin, des économies émergentes – comme le Brésil et l’Afrique du Sud – et des puissances continentales – comme la Chine et la Russie – ont commencé à prendre des parts de marché de plus en plus importantes, menaçant certains domaines économiques yankees.

C’est pourquoi les élites financières des Stazunis exigent depuis quelque temps une renégociation de l’ALÉNA, une renégociation encore plus en leur faveur que ne l’était l’accord original, ce qui n’est pas peu dire.

D’une certaine façon, cette forte propension à faire pencher l’équilibre commercial en faveur de Washington par tous les moyens n’est déjà plus véritablement du libre-échange. Si le gouvernement yankee obtient ce qu’il veut, on pourra d’ores et déjà reconnaître que ce nouvel arrangement ne sera plus qu’une forme de protectionnisme mise sur pied à l’usage exclusif des Stazunis. La fin, dans les faits, du libre-échange se traduira à terme par la fin de la mondialisation.

Remarquez, personne ici n’ira s’en plaindre.

dimanche 17 septembre 2017

Identité, quand tu nous tiens



J'aime plus ou moins le terme pudibond qu'utilisent les médias afin de décrire le rassemblement La Meute. En effet, on ne parle jamais à son propos de groupe réactionnaire ni d'organisation d'extrême droite. Même les médias, qui sont toujours sur le dos des gens ou partis qui défendent les intérêts du Québec, évitent d'accabler La Meute dans leurs comptes rendus. Plutôt que d'appeler le proverbial chat par son nom, on préfère la décrire comme un «groupe identitaire».

Faut-il souligner le fait que l'expression ne veut rien dire en soi, car au fond quel regroupement, politique ou autre, n'est pas relatif à une identité donnée? Mais le néologisme étant lancé, on sait qu'il n'y a plus moyen de le rattraper. Désormais, appert-il, «identitaire» voudra dire fasciste.

En tout cas, il n'est guère difficile d'identifier ce à quoi rime La Meute. Il n'y a qu'à contempler la photo ci-dessus, laquelle n'a été retouchée en aucune façon. Je sais bien qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, mais elles fournissent tout de même des pistes de lecture. Et quand je regarde une telle brochette de «mon-oncles» bedonnants, grisonnants et renfrognés, il me semble qu'il y a là quantité de gens qui ne sont pas contents de la vie qu'ils mènent. Le tout est de savoir sur le dos de qui ils vont faire passer leurs frustrations. Et comme si la morosité ne suffisait pas dans l'image, encore faut-il qu'elle se déploie sous les couleurs du bon, gros, vieux torchon rouge!

En guise de prix de consolation, au moins pouvons-nous constater que – pour une fois – la division s'est installée au sein de l'extrême droite. Ça nous change un peu des caractéristiques identitaires usuelles.