Le Toronto Sun, quotidien bien connu pour son impartialité et son haut niveau de tolérance, a commis une bévue, dernièrement. En effet, l'auguste publication a mis en page éditoriale une caricature où on voit de dos un Volodymyr Zelensky en train de subtiliser le portefeuille du président des Stazunis.
Or, ce n'est pas tant le geste qui a outragé le CAnada, mais le fait que le président ukrainien est montré avec un nez proéminent. Tout de suite, les bien-pensants se sont dit qu'un tel pif devait désigner un juif et que, dès lors, la caricature était à caractère antisémite.
Déjà, on se dit que, si on cherche à dénoncer un préjugé à caractère raciste, ce n'est pas une bonne idée d'en afficher un. En effet, que dire de ceux qui égalent automatiquement le volume d'un organe à une appartenance ethnique? D'ailleurs, que je sache, Cyrano Savinien Hercule de Bergerac, par exemple, n'était pas juif. Ou alors, il faut poser la question: «À quelle ethnie appartiennent ceux qui ont une grande gueule?»
Et puis, je suis agréablement surpris de constater la rapidité avec laquelle le CAnada a réagi devant cette affaire qui n'en est pas vraiment une. Les réflexes sont – curieusement – toujours plus lents lorsque les propos – vraiment dénigrants, ceux-là – visent la minorité francophone.
C'est plus four que fort.