Valise Alzer 80, Louis Vuitton, 6 550 $ US
Je me suis tapé trois discours qu’on disait importants pour notre avenir, celui d’Henri-Paul Rousseau devant la Chambre de commerce métropolitaine, celui de Stephen Harper à Brampton en Ontario, et celui de Jean Charest à l’Assemblée nationale du Québec. J’en ai déduit que j’avais perdu mon temps et qu’on nous prenait pour des valises. Constat très désagréable, ma foi.
Henri-Paul Rousseau. Un «enfirouapeur» de la plus belle espèce qui, avec une assurance à toute épreuve, nous a fait la démonstration que la Caisse de dépôt va bien, que la crise achève et qu’il ne voit pas de quoi on se plaindrait. Plus méprisant que ça, tu meurs.
Stephen Harper. Il a réaffirmé qu’il sait ce qu’il fait et que si l’opposition ne lui mettait pas toujours les bâtons dans les roues, il pourrait en faire encore beaucoup plus. Il a parlé d’espoir et a répété que nous ne devrions pas trop nous en faire car «tout va très bien, madame la marquise». Plus jovialiste que ça, tu meurs.
Jean Charest. L’homme aux deux mains sur le volant ne sait visiblement pas où aller. (...) Alors qu’on attend de lui une lueur de mobilisation, un espoir vrai qui nous donne envie de mettre l’épaule à la roue, il joue le petit comptable sans envergure et sans imagination. Plus terne que ça, tu meurs.
On a les politiciens qu’on mérite, disait ma grand-mère. On a les dirigeants qu’on mérite aussi. Ce qui reviendrait à dire que nous n’avons que nous à blâmer pour la pauvre qualité de ceux qui nous dirigent. C’est dur à prendre en mars, un mois où on a plus tendance à penser que tout est de la faute des autres. Peut-être qu’un jour nous en aurons assez d’être des valises...
Sommes-nous des valises?
Lise Payette, Le Devoir, 13 mars 2009
1 commentaire:
Merci pour l’idée. J’avais justement besoin d’une grosse valise.
HP
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