mardi 17 mars 2009

La marche est dangereuse pour la santé

M. Tremblay, professionnel dans la quarantaine, s’est dit que cela lui ferait du bien d’aller se promener au centre-ville. Il marchait d’un pas léger quand il a eu envie d’aller au complexe Desjardins pour prendre une bouchée. Mal lui en prit.

Au moment où il a voulu traverser la rue, M. Tremblay ne savait pas encore que le centre-ville avait été pris d’assaut par une manifestation contre la brutalité policière qui avait dérapé. Les manifestations, ce n’est pas vraiment son genre, lui qui n’a jamais participé à une manif de sa vie.

Il ne se doutait pas qu’il allait être pris en souricière, arrêté, menotté pendant des heures, traité comme un moins que rien et renvoyé chez lui peu avant minuit un constat d’infraction en poche. Il ne se doutait pas qu’il allait y perdre sa dignité.

C’est un homme au bord des larmes, à la voix timide et brisée et aux poignets lacérés qui m’a raconté son histoire hier. Un homme en état de choc, qui n’avait pas dormi de la nuit, incapable de comprendre comment une simple promenade au soleil a pu se transformer en un tel supplice. Un homme qui a tout simplement eu le malheur de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Des menottes en minou
Rima Elkouri, La Presse, 17 mars 2009

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Tout ça pour une manifestation contre la brutalité policière dont on se demande bien pourquoi elle existe depuis 13 ans? Qui a dit que les policiers étaient brutaux? Mais où vont-ils chercher ça?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, mais...

Il est où, le minou?