Montréal, 23 avril 2008 | Photo: Anthropologie du présent
La Ville devrait donner ordre à la police d’arrêter chaque manifestant dès qu’il lance quelque chose. Qu’ils manifestent, je l’accepte assurément, mais qu’on les laisse saccager les commerces sur leur passage, pendant des heures, sans rien faire, non!
Assez!
Charles Beaudet, Saint-Marc-sur-Richelieu
Opinion, Le Devoir, 20 mars 2009
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Si je n’avais que la télévision et les journaux pour me faire une opinion sur les manifestations, je penserais probablement comme monsieur Beaudet. Je pourrais facilement confondre une manifestation et une émeute. Les images apocalyptiques de la rue Sainte-Catherine à feu et à sac, suite à la victoire des Canadiens contre Boston en avril de l’an dernier, ressemblent à s’y méprendre à celles des manifs antimondialisation, anti George W. Bush, anti G7 et tutti quanti. Mais si on a déjà vu des manifestations de près, on sait que la plupart du temps il ne se passe strictement rien. C’est même assez plate, finalement. Et c’est ce qui fait qu’on n’en parle pas à la télé, parfois dans les journaux, mais c’est seulement pour prévenir les automobilistes du parcours de la manif.
Les médias sont en compétition pour notre temps de cerveau disponible. Il faut que ça frappe, il faut que ça vende. Bien sûr, il n’y a pas que l’information-spectacle, mais c’est elle qui est la plus visible, la plus répétée sur toutes les chaînes et toutes les une. La plus susceptible de s’insérer profondément dans la psyché collective, au détriment de toute autre perception. Au détriment même de la réalité, comme on le voit trop souvent.
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