Revu: Memento (2000), de Christopher Nolan
Avec le recul, le film m’est apparu comme une métaphore de la vie postmoderne. Le temps file et on oublie tout au fur et à mesure. On nous dit une chose une semaine et son contraire la semaine suivante. Mais c’est sans importance, tout le monde avait déjà oublié.
Dans le film, qui commence à la fin et qui finit au début, le héros est lui aussi gravement atteint de perte de mémoire immédiate. Si une conversation s’étire, il oublie qui vous êtes et pourquoi il vous parle. Malgré sa condition, il enquête et s’entête pour retrouver le meurtrier de sa femme. Voyez l’ampleur du problème? Pour compenser à cette déficience, il se tatoue le corps avec tout ce dont il lui faut se souvenir.
Je me suis demandé ce qui se passerait si on faisait comme lui? Mais à bien y penser, c’est pas une bonne idée...
Car s’il fallait qu’on se tatoue le corps à chaque fois qu’on nous ment, il nous manquerait de place avant longtemps. Si on se tatouait le nom de tous les Vincent Lacroix et Bernard Madoff de ce monde, on n’y arriverait pas. Même si on ne se tatouait que les acronymes des compagnies qui exploitent et qui empoisonnent, il faudrait probablement les écrire en tout petit pour y arriver.
Non, c’est une mauvaise idée. Oubliez ça.
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