mardi 3 mars 2009

L’examen féminin (suite)

Les femmes ont aujourd'hui droit de cité dans le monde des affaires. Elles y occupent parfois une place qui n'est pas méprisable. D'un autre côté, le personnel féminin des bureaux est beaucoup plus nombreux qu'autrefois. La plupart des directeurs, des chefs de service et des administrateurs ont une secrétaire souvent très intelligente. Ce n'est pas qu'un homme ne puisse remplir le même rôle, mais les qualités qu'on exige d'un bon secrétaire lui permettent d'autres espoirs, si bien qu'après un certain stage, il quitte nécessairement son patron.

C'est pourquoi ce poste est le plus souvent dévolu à une jeune fille bien douée qui obtient ainsi un bâton de maréchal dans les métiers féminins du bureau.

Les femmes étant en général beaucoup plus émotives que les hommes, il convient, dans une première entrevue, d'accentuer la bienveillance pour les mettre à l'aise et obtenir ainsi d'elles une foule de renseignements qu'une apeurée ne pourra donner. Ceci ne s'applique qu'aux employées; la femme d'affaires a, par définition, le caractère d'un homme, et peut être traitée comme tel.

Quand un homme examine une femme, il doit d'abord oublier qu'il est un homme. Il doit à tout prix refréner son instinct de mâle qui risquerait de fausser son jugement. Un joli visage n'est pas forcément l'indice d'une personnalité sympathique.

Si, chez les hommes, la partie affective-active de la personnalité a une grande importance, elle prédomine nettement chez les femmes. Elles agissent fort peu sous l'empire du jugement. C'est pourquoi elles sont capables de beaucoup plus de dévouement que les hommes, mais aussi des pires actions.

L'exploration du caractère a donc plus d'importance vis-à-vis d'une candidate féminine que vis-à-vis d'un homme.

On ne peut guère s'attendre à découvrir une femme impassible. Le sang froid chez elle reste l'exception. Mais on peut trouver des femmes présentant une disposition à l'activité égale en valeur à celle d'un homme.

La sociabilité sera en général plus développée, peu de femmes manquent de coquetterie. Celle-ci ne se décèle pas seulement à la toilette, mais aussi à la tenue générale. Une employée mal peignée, dont l'hygiène se réduit visiblement à une couche de poudre, dont les vêtements seront tachés, dont les ongles seront négligés, a toute chances d'être désordonnée dans son travail.

La bonté sera particulièrement observée. La femme n'est à ce point de vue ni meilleure ni pire que l'homme. Les deux sexes sont à égalité.

Quant à l'avidité, il faut reconnaître qu'elle est plus souvent tournée vers les plaisirs que vers l'argent. Ce dernier, chez une femme avide, n'est considéré que comme un moyen de se procurer des plaisirs de tous ordres. Les fourmis restent chez elles plus rares que les cigales. L'avarice, déjà peu reluisante chez l'homme, est particulièrement repoussante chez la femme. Il semble qu'elle manque à son devoir social.

La psychologie appliquée aux affaires, Philippe Girardet, imprimé au Canada, 1932, page 177.

Réimpressions: 1932 (2e éd.), 1932 (3e éd.), 1945, 1969

(Fin)

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