Difficile d’évaluer les effets sur nos consciences de toute cette ingurgitation obligatoire d’images, de ces kilomètres d’informations en tous genres, avalées chaque jour, souvent pour rien. En réfléchissant à cette question, il me vient en mémoire 1984, le grand classique de George Orwell ou encore, la fameuse scène de «réhabilitation» d’Alex, le personnage de A Clockwork Orange de Stanley Kubrick, deux œuvres d’anticipation devenues terriblement actuelles aujourd’hui, dans un univers comme le nôtre, où le totalitarisme opère par la surabondance d’images.
Bien entendu, on peut supposer que cette orgie d’images de toutes sortes, consommées quotidiennement, agit directement sur notre rapport aux autres. Qu’à force de vivre dans un monde aussi saturé d’images, on finit tous par devenir apathiques et indécis. Qu’à travers tout cela, il y a une sorte de violence qui s’installe, un bombardement perpétuel et insoutenable, même si on oublie de s’en méfier ou de s’en plaindre, parce que nous y sommes habitués.
La capacité d’adaptation
Marie-Louise Arsenault, Écrans, ICI, 26 février 2009
1 commentaire:
Je crois que c'est un des drames modernes: nous croyons avoir la liberté parce que nous pouvons choisir entre deux produits, mais qui se plaint du fait qu'on nous impose effectivement de devoir choisir entre ces deux produits? On fait semblant de nous offrir du choix, mais dans les faits on contrôle nos décisions implicitement en nous forçant à faire ce choix.
Ça me fait penser au Meilleur des mondes, de Huxley.
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