Crisis? What Crisis? | Supertramp (1975)
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Pour les observateurs critiques du capitalisme à l’américaine appliqué au tiers monde, la façon dont les États-Unis ont répondu à la crise aura été la dernière goutte. Pendant la crise économique asiatique, il y a une dizaine d’années, les États-Unis et le Fonds monétaire international (FMI) ont demandé que les pays touchés réduisent leur déficit en coupant dans les dépenses – même si, comme en Thaïlande, cela devait contribuer à une reprise en vigueur de l’épidémie du sida, ou si, comme en Indonésie, cela voulait dire couper l’aide alimentaire aux plus démunis. Les États-Unis et le FMI ont forcé les pays à augmenter leurs taux d’intérêts, de plus de 50% dans certains cas. Ils ont sermonné l’Indonésie pour qu’elle se montre ferme envers ses banques – et exigé qu’elle ne vienne pas à leur secours. Quel terrible précédent cela créerait, disaient-ils, et quelle terrible intervention sur le mouvement suisse de l’économie du libre marché!
Le contraste entre la façon dont on a géré les crises asiatique et américaine est saisissant, et il n’est pas passé inaperçu. Pour sortir les États-Unis du trou, nous assistons à des hausses massives des dépenses et des déficits, même si les taux d’intérêt ont été baissés à zéro. Les banques ont été renflouées l’une après l’autre. Plusieurs des experts officiels de Washington qui ont travaillé sur la crise asiatique sont ceux qui s’occupent maintenant de la crise américaine. Pourquoi, demandent les observateurs du tiers monde, les États-Unis s’administrent-ils un remède différent?
Wall Street’s Toxic Message
Joseph E. Stiglitz, Vanity Fair, July 2009
Via BoingBoing. Traduction maison
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