Carnival of Souls | Herk Harvey (1962)
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Dans La Presse d’aujourd’hui, Mario Roy poursuit sa réflexion sur la culture de la peur dans un article intitulé Terreur à Hérouville.
Non, il ne s’agit pas des inquiétudes vécues à Hérouxville, cette sympathique localité québécoise où il est interdit de lapider... Mais plutôt de la peur des champs électromagnétiques sévissant à Hérouville-Saint-Clair, une commune française de 24 000 âmes où la mairie vient de bannir les systèmes Wifi des écoles.
Relevant ses manches, l’éditorialiste à la main de fer dans un gant de crin s’attaque à la peur de la technologie.
C’est l’une des frayeurs contemporaines les plus toxiques, produit de la peur de l’avenir multipliée par le désaveu implicite d’une société fondée sur le progrès.
D’autre part, cette peur est largement associée aux doctrines extrêmes, à gauche comme à droite, qui rejettent le «système».
Et paf! Mine de rien, en quelques lignes, on a droit à une profession de foi et à un règlement de comptes. D’abord, la peur de l’avenir, c’est mauvais pour les affaires. Demandez à votre chambre de commerce. Mais pour croire qu’on vit dans une société fondée sur le progrès, il faut avoir la foi. C’est pas possible autrement. Surtout en pleine crise. Un mécréant pourrait penser que notre société est fondée sur l’argent et pas autre chose.
Quant aux «doctrines extrêmes, à gauche comme à droite, qui rejettent le "système"», c’est une formule bien tournée pour se débarrasser d’un paquet de monde. C’est à dire tous ceux qui ne pensent pas comme vous. Allez, tous dans le même panier, mécréants!
Dans Le Progrès et ses ennemis, l’essayiste français Guy Sorman le constate. Mais surtout, il dénonce l’une des créatures les plus... effrayantes de la culture de la peur: le principe de précaution. Celui-ci dicte qu’aucune innovation technologique ne doit être utilisée à moins que ne soit prouvée sa totale innocuité.
Il serait surprenant que cette définition du principe de précaution soit tirée de l’essai mentionné. Par contre, elle est tout à fait conforme au message jovialiste de l’éditorialiste. Car si la peur est irrationnelle, le principe de précaution le serait tout autant. Bref, une histoire de mauviettes et encore un frein à la bonne marche des affaires. Sauf que le principe de précaution n’est invoqué que s’il y a risque de dommages «graves et irréversibles» ou «potentiellement catastrophiques». Mais peut-être suis-je affecté par le syndrome Frankenstein:
La peur irraisonnée du nucléaire; de la recherche et de la technologie génétiques; des ondes; de la médecine en général et des vaccins en particulier; de la chimie; des technologies liées à l’alimentation… on n’en finit plus.
Tous des domaines extrêmement profitables. Ça tombe mal... Heureusement, le gros bon sens prévaut et vient encore une fois sauver la mise:
Or, si tout ça est si dangereux, comment se fait-il que les citoyens du monde développé (où on baigne dans la technologie) battent des records de longévité?
Même le ramdam du réchauffement climatique est fondé sur l’hypothèse que l’inventivité humaine (donc la science et la technologie) ne fera qu’aggraver le problème. De sorte que les «effrayés» les plus radicaux prônent un retour au «bon vieux temps» - celui des chasseurs-cueilleurs, peut-être?…
Mais était-il si «bon» que ça, le «vieux temps»? Et quelles technologies seriez-vous prêts à sacrifier dès demain pour retourner à cet âge d’or?
Ben voilà! Tout est de votre faute de toute façon, alors cessez de vous plaindre. Et surtout, cessez de vous en faire. On s’occupe de tout. Faites-nous confiance, les yeux fermés. L’avenir est radieux.
1 commentaire:
Les lendemains qui chantent ont changé de camp, finalement...
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