dimanche 22 février 2009

L’avenir est au pâté chinois

Conversation dans l'air du temps (2)

Il a fallu de bonnes discussions avant que Béatrice et Léo n'arrivent à s'entendre pour un restaurant de samedi soir. Léo veut du cassoulet; Béatrice veut quelque chose de pas compliqué et pas cher. Mais, nous sommes le samedi soir, le soir où les touristes de proximité envahissent Montréal-la-misérable.

Béatrice: C'est complet au Flambard
Léo: Zut, le Jardin de Panos sur Duluth alors? On peut aussi apporter le vin.
B: C'est plein de «450»
L: Re zut
Une tierce personne intervient (toujours louches, les tierces personnes): Je connais un bistrot dans l'Est.
Personne d'autre connaît. (L'ignorance nous perdra tous un jour). Téléphone. Le proprio du bistrot a du cassoulet au menu. Il réserve une table. L'accueil est exemplaire.
Il est délicieux, notre plat de cassoulet, assure la serveuse. L salive déjà. La commande est faite. Dix minutes. Puis, arrive l'assiette.
Attention c'est très chaud. Une cuisse de confit et une saucisse flottent sur un marécage de fèves blanches.
L: Ce ne sont pas des flageolets, ça. Ce sont des fèves blanches de cabane à sucre.
B s'en fout puisqu'elle a choisi de prendre du foie de veau.
La serveuse (ultra gentille): Mais cela donne quand même du cassoulet. Il y a plusieurs façons de faire le cassoulet.
L (qui apprécie la gentillesse de la serveuse, met un peu d'eau dans son vin qu'il trouve cher): Je le sais. Je suis de Toulouse. Et en plus, je connais un village qui organise un festival du cassoulet chaque année. Si vous voulez, je vous y invite.
B n'est pas dupe du manège.
La serveuse: Le problème, ce sont les émissions de méthane qui augmentent beaucoup au lendemain.
L: (...)
B (en prenant une bouchée de son foie de veau): C'est vrai. Et la France a signé le traité de Kyoto à ce que je sache.
L: (...)

Il y a des samedi soir où il vaudrait mieux manger du pâté chinois.

C'est ainsi qu'aujourd'hui le prix de l'essence est à 84,5 cents le litre.

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