Le Couteau aztèque
Symbole de la réussite, bardé de diplômes des institutions les plus prestigieuses en histoire, en anthropologie et en muséologie, Clarence est un homme aux prises avec les affres de la quarantaine. Ayant récemment émergé des séquelles particulièrement néfastes d’un divorce où il a dû se résoudre à se séparer des deux seuls êtres qu’il aime, son fils et sa fille, il s’est appliqué depuis peu à refaire sa vie. Assiégé par les doutes et par la peur de la mort, il ne sait trop à quoi rime son existence qu’il considère comme un échec sur toute la ligne. C’est pourquoi il s’explique assez mal pour quelle raison il a été choisi afin de remplir un poste de directeur de musée pour lequel il a présenté sa candidature à l’instigation d’un ami. Paradoxalement, c’est davantage par désoeuvrement qu’il se jette dans son travail, non pas tant pour se donner une raison de vivre – les satisfactions professionnelles ne le touchent plus guère – que parce qu’il ne se trouve rien d’autre à faire. Son arrivée en poste, outre qu’elle bouscule quelque peu les habitudes de l’institution, n’arrive pas pour autant à aider sa recherche de vérité. Bien au contraire, ses méthodes peu orthodoxes, au sein d’un milieu conservateur, l’amènent à se buter encore et toujours à l’incompréhension et à la mesquinerie de ses contemporains. Indifférent à leurs réactions, il semble planer au-dessus de son univers, intouchable et inaccessible aux sentiments humains les plus élémentaires. Sa décision de préparer une nouvelle exposition précolombienne ne fait qu’attiser les rancoeurs existant chez ses subordonnés à son endroit, et les rivalités qui les opposent les uns aux autres. Un matin, le gardien découvre dans la grande salle un des responsables du musée le coeur transpercé par un splendide couteau, un artefact indispensable des cérémonies sacrificielles aztèques. L’enquête policière bouleverse l’existence du musée alors que, malgré ses innombrables interventions, elle est incapable, dans un premier temps, de découvrir le coupable. Les tensions entre les membres du personnel sont exacerbées par la suspicion qui fait de chacun d’entre eux un suspect potentiel, aussi bien les hommes que les femmes. En outre, le gouvernement mexicain proteste avec véhémence contre le fait qu’un de ses plus précieux artefacts soit retenu comme pièce à conviction dans le cadre d’une enquête de meurtre, et menace de traîner le musée en cour. Mais, malgré tout cela, Clarence demeure imperturbable, en apparence tout au moins. Aussi peu concerné que jamais par le tour inattendu qu’ont pris les circonstances, il semble indifférent à ce qui l’entoure. Or, rien n’est plus faux, car sa vie se trouve effectivement chambardée par toute l’affaire lorsqu’il fait la connaissance de l’enquêteur qui mène le dossier, Margot, une séduisante quadragénaire.
– Jacques Septe – 316 p. – 1989 – À la fois romanesque et romantique, cette oeuvre ne laisse rien au hasard. Pas le moindre détail qui ne soit chargé de sens. En effet, ni l’arme du crime ni les réactions de l’enquêteur ne sont laissées au hasard par un auteur au sommet de son art.
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