Elle ne s’adresse qu’à ceux et celles qui la liront.
Il y a déjà 3 ou 4 ans que je considère prendre ma retraite. Mais ce n’est pas une décision facile. C’est un changement de vie radical. Il faut être prêt à ne plus être dans la lumière. Après beaucoup de réflexion je pense que 2010 est l’année idéale pour ce faire. En juillet j’ai fêté mes 75 ans et avril 2010 marquait mes 53 ans de métier.
C’est pour moi un chiffre symbolique. Quand j’ai écrit Les unions qu’ossa donne, mon premier monologue, je l’ai fait en pensant à mon grand-père qui a travaillé en usine de l’âge de 12 ans jusqu’à 65 ans. Donc 53 ans, 12 heures par jour, 6 jours par semaine, 52 semaines par année. Il est mort avant que les ouvriers aient droit aux vacances. À 65 ans on lui a donné une montre et on l’a retourné chez lui dans la misère des années 30. Je n’aurai pas de montre, mais c’est correct, j’en ai déjà une. Je prends donc la décision de me retirer pour vrai et mettre fin définitivement à mes activités professionnelles et publiques, et profiter pleinement d’une vie simple et sereine.
C’est pas pour me vanter, mais je suis très fier de ce que j’ai accompli. Je suis aussi très heureux de voir que mes premiers monologues vont revivre, au théâtre grâce au talent de Benoit Brière. C’est merveilleux. En fait, il n’y a qu’un seul bémol et c’est que, 53 ans de carrière, ça passe donc vite.
Je vais rentrer dans ma femme WOOPS! (excusez, c’était une dernière farce plate) je vais rentrer dans mon foyer entouré de ma famille, mes amis, mes livres, etc. À 75 ans je suis en excellente santé physique (mentale, on pourrait en discuter) je vais profiter au maximum des quelque 25-30 ans qui me restent (optimiste, le gars, non?).
Merci au public qui a toujours été présent, merci mille fois à tous ceux et celles qui ont travaillé avec moi. Merci aussi aux journalistes qui m’ont toujours soutenu ou descendu (c’est selon), et qui ne m’ont jamais refusé du temps d’antenne ou de l’espace journal pour faire connaître mes causes. Et il y en a eu plusieurs.
Joyeuses fêtes (les nôtres le seront un peu plus, on vient d’apprendre qu’un autre bébé s’en vient).
Excellente année 2011. Je vous aime tous!
Signé: le mari de Judi Richards
Yvon Deschamps
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