Un expert du steak à Siu Sai Wan, Hong Kong. Aucun rapport avec le texte qui suit, sauf pour la mention d’expert. Photo: Me on Chinese Wikipedia, via Wikimédia
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Mes collègues de Science politique à l’Université de Montréal se sont livrés à un intéressant exercice: à message identique, quel expert parait le plus crédible? Un homme, une femme? Un anglophone, un francophone?
The female winner is: l’experte anglophone! Éric Montpetit et Erick Lachapelle ont soumis 156 étudiants au baccalauréat au test. On leur a présenté les fiches et les citations d’experts fictifs. On a changé leurs noms, genres et langues, mais pas leurs diplômes, affiliations ou avis. On a séparé les étudiants en groupes et on les a interrogé sur la crédibilité de l’un ou de l’autre expert (sans leur demander de comparer).
Résultat: l’expert «anglo» est jugé plus crédible. Les francophones, après avoir lu son avis, lui donnent 90% de crédibilité, mais 80% à l’expert francophone — qui a exactement le même avis. Les étudiants étrangers présents dans l’échantillon ne sont pas si capricieux: ils accordent le même crédit aux deux experts. La langue n’est peut-être pas seule en cause: l’universitaire francophone est québécois, l’anglophone est américain.
Intéressant: les étudiants indépendantistes donnent un léger avantage à l’expert anglo, soit une prime de 15%. Les fédéralistes, eux, n’ont pas ce réflexe.
Vous souhaitez être crédible? Devenez une experte anglophone
Le blogue de Jean-François Lisée, 20 décembre 2010
Via le fil Twitter de Renart Léveillé
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