jeudi 25 juin 2009

Pauvre PéPé

— Quelle tristesse, partir ainsi…

L’autre hocha laborieusement de la tête, comme s’il entendait ces paroles au ralenti.

— Sait-on ce qui l’a emporté?

— Le temps. L’âge. Vers la fin, il ne donnait plus signe de vie. Déjà que, au début, ça ne semblait pas aller très bien. Mais, depuis quelques années, ça craquait de tous les côtés. Et puis, les résultats n’étaient pas encourageants avec les autres comme lui.

— Bref, insinua le premier, vous n’aviez pas beaucoup d’espoir…

Cette fois, l’autre secoua la tête, mais toujours avec la même gravité empreinte de tristesse.

Après une pause destinée à marquer son respect, le premier reprit.

— Il y a longtemps que?...

— Oh!... On s’en doutait depuis déjà un bon bout. Dernièrement, on avait bien tenté de le «ramener» un peu. Mais malgré l’intervention de tous les experts – et leurs messages encourageants – on a fini par comprendre qu’il n’y avait plus rien à faire.

— Et tout ce qu’il avait entrepris dernièrement?...

L’autre pinça légèrement des lèvres à l’afflux d’un souvenir amer.

— Vous savez, au fond, il n’a jamais été très impliqué dans quoi que ce soit, malgré ce qu’on a raconté.

— Alors, euh…

L’autre opina à nouveau lentement du chef.

— Eh oui! Tout va se faire désormais en conventionnel. Fini, le partenariat public-privé.

— C’est triste de le voir partir comme ça.

— Oui, triste en christ.

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