On a répété souvent cette vérité vulgaire qui n’en est pas moins vraie : « Le temps dissipe les plus grandes douleurs »; c’est ce qui arriva pour moi. Je fus d’abord désespéré autant qu’un homme peut l’être, puis mon désespoir s’affaiblit peu à peu et fit place à la tristesse et à la résignation. Enfin, comme il n’est pas dans ma nature de garder longtemps un caractère mélancolique, je finis par raisonner avec ma situation. Alors l’avenir qui me semblait si sombre, m’apparut sous une tout autre face et, j’en vins, de raisonnement en raisonnement à faire des réflexions dont la consolante philosophique releva mon courage.
Pourquoi me désespérer, me disais-je. À mon âge, le temps seul est une richesse, et, de ce côté, j’ai un fond de réserve considérable. D’ailleurs, qui sait si en m’envoyant cette épreuve la providence n’a pas voulu retarder une entreprise qui n’offrait pas encore toutes les chances de succès désirables.
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