mardi 27 décembre 2022

Règle et Joly doigts

 



Peu de gens s'en souviennent, mais Mélanie Joly avait un bref instant brigué le poste de maire de Montréal. Elle s'était néanmoins assez facilement fait écarter par la grosse machine – électorale, bien entendu – de M. Denis Coderre. C'était d'ailleurs assez savoureux, à l'époque, de voir une libérale tassée sans ménagement par un autre libéral.


Bref, en termes voilés, Mme Joly s'était fait expliquer sur le long et sur le large qu'elle n'était pas assez compétente pour être maire de Montréal. Aussi, est-ce non sans surprise qu'on la voit aujourd'hui décider en théorie de la politique internationale de son pays, le CAnada.


Je dis bien en théorie, car, pour autant que son pouvoir de décision soit concerné, elle ne possède pratiquement aucune marge de manœuvre. D'une part, elle doit obéir à son gouvernement qui est, de manière tout aussi théorique, dirigé par le fils de Pierre Elliott Trudeau. Ensuite, elle doit obéir au chef effectif du gouvernement, Mme Chrystia Freeland, laquelle porte le titre provisoire de vice-première ministre et qui est, accessoirement, petite-fille d'un collabo à la fois nazi et ukrainien. Bel atavisme, dirait-on, dans le contexte actuel.


D'autre part – ce qui est le plus manifeste –, tous trois doivent une obéissance inconditionnelle au département d'État yankee, lequel dirige la politique internationale de toute l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), et bien au-delà.


Alors, quand une scribouilleuse de La Presse tente de nous soutirer une larme de commisération au bénéfice de Mélanie Joly, c'est peut-être parce qu'elle s'est fait taper sur les doigts par Washington, avec des coups de règle de plus en plus appuyés à mesure que le blâme est descendu vers le bas de la pyramide hiérarchique.


Dans tous les cas, il nous faut bien admettre que, comme elle n'était pas assez bonne pour diriger une ville, on l'a rangée à un endroit où elle ne pouvait pas faire de conneries.


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