lundi 24 octobre 2022

Catalogue

 


La balle fatale


Simon est un jeune adolescent traversant une période difficile. Ses parents, à deux doigts du divorce, sont constamment à couteaux tirés. Lui-même, mal dans sa peau, jette sur le monde qui l’entoure un regard acerbe et désabusé. Incapable d’accepter toute la dureté et l’indifférence universelles, il mène une existence tourmentée par des aspirations indéfinissables et des désirs inconnus. Véritable écorché, il n’arrive même pas à trouver de réconfort auprès de Sophie, une jeune fille de son âge, avec qui il s’initie aux plaisirs de l’amour. Malgré tous ses efforts, elle qui éprouve à l’égard de l’avenir une foi inébranlable, elle ne peut secouer Simon qui est, en fait, malade du présent. Ce dernier trouve un complice et un compagnon d’infortune en la personne de Loïc, un jeune paumé comme lui, mais qui, contrairement à Simon, s’avère très heureux de sa situation. Loïc, déterminé à savourer la décadence de son époque jusqu’à l’ultime instant, tente d’entraîner Simon à sa suite. Mais ce dernier, trop désillusionné, ne croit pas trouver de solution dans l’abandon davantage qu’il ne croit en trouver dans la lutte. Simon fait alors connaissance avec Patrick, le frère de Loïc, un homme dans la vingtaine qui réussit à s’attacher Simon. Patrick pratique, entre autres sports, le tir de compétition. À son invitation, Simon découvre enfin un domaine dans lequel il excelle. Devenu instantanément le centre d’attraction du club où s’entraîne Patrick, il se crée un nouveau cercle d’amis et, pour si peu, commence à voir les choses sous un nouveau jour. Profitant de cet intérêt marqué pour les armes à feu, Patrick lui inculque, avec d’élémentaires règles de prudence, de nouvelles valeurs afin que Simon puisse prendre son existence en main. Soudés par une profonde et solide amitié, ils développent une relation presque exclusive. Même au moment où Patrick annonce à Simon qu’il est amoureux d’une femme, leur relation privilégiée demeure au centre de leur vie. Mais Simon commence à avoir des doutes lorsqu’il remarque que Sophie semble plus distante à son égard. Même s’ils continuent à se voir, leur relation perd de son intensité et de son lustre. Soupçonnant la présence d’un rival, Simon découvre un soir dans les affaires de la jeune fille une balle de carabine d’un calibre correspondant à celui de l’arme de Patrick. Ses tentatives pour faire avouer Sophie étant vaines, la jeune fille s’entêtant à nier qu’elle n’a jamais connu Patrick, Simon tente alors de faire parler celui qu’il considère désormais comme un faux frère. Devant l’imperturbable attitude de son aîné, Simon, furieux, braque son arme et abat son ami. Ce n’est que plus tard que Sophie comprendra que la balle à l’origine de la tragédie a été égarée chez elle par Simon lui-même qu’elle soupçonnait à son tour d’entretenir une relation homosexuelle avec Patrick.


 – Paul Aumin – 118 p. – 1992 – Pièce éclatée, mais néanmoins menée de main de maître, cette oeuvre présente le caractère troublant de l’ambiguïté amoureuse, à laquelle se mêle la solide constance de l’amitié. Mais la jalousie reste plus forte que tout.


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