Oui, oui, je sais: il y a une campagne électorale qui bat son plein, aussi serait-il plus approprié d'en parler, plutôt que de revenir sur de l'actualité périmée. Mais j'arrive de vacances et, étant en plein rattrapage, je me remets à jour en ordre chronologique.
Est-ce que le nom de Jacques Goldstyn vous dit quelque chose? Non? Alors, peut-être connaissez-vous son nom de plume Boris? Non plus? C'est que vous n'êtes pas un lecteur du quotidien montréalais Ze Gazette.
Le 30 août dernier, cette vénérable publication a affiché une caricature dudit Boris montrant un chien, tenu en laisse par une vieille dame à l'orientation politique indéfinie, urinant – le chien pas la vieille dame – sur une affiche soulignant le centenaire de la naissance de René Lévesque.
La chose a soulevé une certaine controverse, car des esprits étroits ont compris le message sous-jacent tout de travers. Comme l'a expliqué l'auteur du dessin, cela représentait l'admiration de l'artiste envers la mémoire de M. Lévesque et tout le respect qu'il lui manifestait en son for intérieur. Et, à travers lui, sans doute tous les francophones du Québec. Des choses que j'avais comprises, bien évidemment, dès le premier coup d'œil.
Tous ne bénéficient pas de la même acuité intellectuelle que moi-même ou que ce cher Boris. Les gens sont trop enclins à prendre les choses au pied de la lettre et peinent à saisir le second degré d'une œuvre picturale ou d'un texte. Tenez, autre exemple, quand je parle au quotidien des «estis de blokes sales», c'est pour exprimer tout le respect et toute l'admiration que j'éprouve à l'endroit de mes concitoyens de langue anglaise.
Et j'irais même jusqu'à dire que ce serait un honneur insigne pour moi de prouver ce profond amour qui m'anime en urinant longtemps sur leur drapeau.
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