Ex en Provence
Macha se remet péniblement d’une récente séparation d’avec Bruno, son amant, un homme avec qui elle a habité pendant plus de quatre ans. Celui-ci est parti vivre à l’étranger afin de poursuivre un vieux rêve : écrire un roman. Ses ambitions d’écrivain étant partiellement responsables de leur mésentente, Macha a vu d’abord d’un bon oeil ce départ. Mais, au bout de quelques mois, la nostalgie de la vie de couple et du bonheur passé lui revient. N’ayant d’autre confidente qu’une amie de longue date, elle s’ouvre à elle des lettres que son ancien amant lui fait régulièrement parvenir. Insensible aux arguments de son amie qui l’incite à le rappeler auprès d’elle, Macha préfère se laisser aller dans un état dépressif. Les lettres qu’elle reçoit se font sans cesse plus explicites alors que Bruno lui fait part de ses regrets, de l’amertume qu’il ressent à la suite de leur séparation et de la solitude dont il s’accommode fort mal. Invariablement, les lettres se terminent avec une demande de bien prendre soin de ses quelques affaires, car Bruno reporte sans cesse son retour à une date ultérieure. Entre-temps, Macha commence à recevoir d’autres lettres, tapées à la machine et nettement plus étranges celles-là, dont les enveloppes recèlent des photographies prises dans l’album dont elle est la seule détentrice et qui sont évidemment subtilisées tandis qu’elle est à son travail. Les interrogatoires qu’elle mène auprès de ses voisins ne lui sont d’aucun secours. Mais quelqu’un s’introduit chez elle pendant son absence et lui poste tout ce que cet inconnu lui subtilise, allant même jusqu’à lui faire parvenir des colis contenant des bibelots et un des tableaux du salon. Elle remarque cependant, au fil des envois, qu’ils suivent une suite chronologique, correspondant aux diverses étapes de sa relation avec Bruno. Appréhensive à l’idée de ce qui risque de se passer lorsque le dernier colis lui fera revivre l’amère séparation, elle décide de partir rejoindre Bruno pour lui demander des explications, convaincue qu’il a maille à partir avec l’étrange phénomène. Arrivée au point d’origine de la dernière lettre de Bruno, elle apprend qu’il est parti en direction du sud. Obligée de suivre sa piste, étape par étape, Macha fait la connaissance des gens qui l’ont connu et qui lui en parlent toujours en bien, allant même, dans un cas, jusqu’à l’envier d’être « mariée » avec cet homme. Lorsqu’elle le retrouve enfin, près d’Aix-en-Provence, elle se jette dans ses bras. Pendant, les jours qu’ils passent à se redécouvrir, Bruno lui annonce l’arrivée d’une visiteuse sans lui dire son nom. Anxieuse, Macha ne se doute pas qu’il s’agit de son amie, sa confidente et la complice de Bruno, qui a imaginé ce moyen de les réunir.
– Annick Tita – 298 p. – 1993 – Très beau roman d’amour où l’auteure utilise à merveille l’absence pour lui donner à la fois force et prégnance. Ce n’est pas tant par la présence des gens et des choses qu’ils s’imposent, mais bien davantage par leur manque.
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