mercredi 13 octobre 2021

Les soins jaloux

 



Le grand souci des autorités sanitaires au début de l’épidémie de Covid-19 a été de ne pas engorger le système de santé. En langage clair, cela voulait dire qu’il ne fallait pas que trop de gens se retrouvent aux soins intensifs. Oui, ça se défendait comme explication. S’il avait fallu que les malades envahissent les hôpitaux, cela aurait effectivement paralysé les services de santé.


Que ce soit à cause des mesures prises par le pouvoir politique ou pour toute autre raison, les centres de santé ne furent pas envahis par une ruée de patients contagieux, fort heureusement. Cela ne signifie nullement que les travailleurs de la santé n’ont pas été fortement mis à contribution, mais ils ont, depuis des décennies, pris l’habitude du surmenage entraîné par les compressions budgétaires de gouvernements successifs.


Maintenant que les hôpitaux tiennent bon, malgré la pression qu’ils subissent, on a trouvé le moyen de leur pourrir la vie encore plus. En effet, quantité de travailleurs de la santé n’ont pas accepté de se faire vacciner. (Notons au passage qu’une personne a toujours le droit de refuser un traitement.) Il faut bien dire que, si des spécialistes refusent le vaccin, ça la fout mal quant à la crédibilité de ce dernier. Alors, le gouvernement a décidé que tous ces employés non vaccinés seraient mis à pied – une punition, quoi – en date du 15 octobre.


Au total, on parle de 20 000 travailleurs de la santé qui vont partir. En d’autres termes, plutôt que d’augmenter les soignés, on va réduire le nombre de soignants. Les conséquences seront désastreuses pour les malades d’autre chose que la Covid-19. On parle déjà de la fermeture, en Estrie, de 25% des blocs opératoires, ce qui sera, semble-t-il, représentatif de tout le Québec.


Bref, en tentant de protéger la population contre une maladie, on néglige de la soigner pour toutes les autres.


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