jeudi 30 avril 2015

Maman a raison!



 Vous n’êtes pas sans savoir que les Stazunis sont un pays ayant depuis longtemps réglé son problème de racisme. C’est pourquoi, là-bas, la police n’a plus de retenue quand vient le temps de s’en prendre à des Noirs. Évidemment, qui dit manque de retenue dit aussi manque de mesure et, parfois, le «suspect» reste sur le carreau de manière définitive. Rien qu’en 2014, c’est arrivé 628 fois, toutes races confondues; mais avec une forte surreprésentation de gens de race noire.
Dernièrement, c’est à Baltimore que la police a «manqué de retenue», ce qui a immédiatement déclenché des protestations. Comme la coupe est présentement plus que pleine à ce chapitre, les protestations ont viré à l’émeute. La police s’est-elle trouvée débordée? Qu’à cela ne tienne! On a fait venir l’armée. La garde nationale, en fait – c’est-à-dire la milice –, qui est comme l’armée, mais avec une discipline moins rigoureuse.
À nouveau, le pays – et surtout les médias – a ses vapeurs habituelles au sujet des débordements violents, ce qui  permet de noyer le poisson quant au profilage racial de la part des forces de l’ordre.
Une anecdote a séduit les journalistes stazuniens, l'autre jour. Toya Graham, une brave mère de famille qui regardait à la télévision un reportage en direct des affrontements entre policiers et manifestants, a reconnu, parmi ces derniers, son propre fils. Le sang de la dame ne faisant qu’un tour, elle s’est précipitée sur les lieux pour morigéner vertement son rejeton et lui asséner quelques bonnes gifles conséquentes. Le tout, évidemment, sous l’œil avide des caméras. Il n’en fallut pas plus pour qu’on l’acclame «maman de l’année». En effet, les éloges n’ont pas tardé à fuser, tant de la part des autorités policières que des médias, ce qui lui valut une notoriété aussi émue qu’instantanée.
Comme quoi le maintien du statu quo mène à tout, à condition de ne pas en sortir.

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