mercredi 29 avril 2015

Doigt de grève



On savait que, depuis au moins 20 ans, toute forme de moyen de pression dans le domaine des relations de travail se heurtait à l'intolérance des employeurs, lesquels sont comme cul et chemise avec le législateur. Bref, en deux coups de cuillère à pot, loi spéciale assortie d'amendes salées afin d'imposer des lois du travail injustes. Entre-temps, les flics amenaient sous bonne escorte les briseurs de grève à leur boulot au mépris des lois du travail ayant eu un jour l'ambition d'amener un peu d'équilibre dans le rapport de force patronat-ouvriers.

Mais cette intolérance bourgeoise cherche à se dépasser. Maintenant que les débrayages illimités sont devenus de facto illégaux – adieu le droit de grève –, voici que tous les moyens de pression semblent sur le point de passer à la moulinette de l'abus anti-syndical.

Les profs de cégep – et dieu sait s'ils ne sont pas bien méchants – ont voté en faveur d'une grève… de une petite journée de rien du tout. Et le 1er mai, en plus; un jour qui devrait être férié, de toute façon. Au surplus, parions que la plupart de leurs étudiants ne s'en rendront même pas compte!

Eh bin non, c'est trop!

Les représentants du gouvernement et des dirlos de collèges ont signifié que cette «grèvette» violait toute la convention collective et tout le Code du travail réunis. En conséquence, une demande d'intervention a été déposée à la Commission des relations de travail.

Estimons-nous heureux. Au rythme où vont les choses, dans quelques années, ils s'adresseront directement à l'antiémeute.

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