Imaginez un édifice de 7 étages qui, à Fukushima, abritait le réacteur numéro 4. L’édifice en question a été ébranlé – on s’en doute – par le fameux tremblement de terre de mars 2011, ainsi que par le raz-de-marée qui a suivi, et aussi par le pompage d’eau de mer qui, s’il a permis de refroidir le réacteur, a affaibli encore davantage la structure.
Mais l’édifice en question n’abrite pas qu’un banal réacteur. Il abrite aussi la piscine d’entreposage numéro 4. On imagine bien qu’une centrale nucléaire qui a fonctionné depuis les années 1970 presque sans discontinuer a accumulé une quantité plus que respectable de déchets, dont du césium-137, un des résidus les plus létaux de la production nucléaire. Si la piscine numéro 4 devait laisser échapper son venin, la contamination serait pire que lors de la fusion des trois réacteurs réunis. En fait, si un cataclysme de ce type devait se produire, il faudrait évacuer l’archipel nippon; et les habitants de la côte ouest nord-américaine devraient apprendre à garder leurs fenêtres fermées pendant un long moment.
Signalons pour mémoire que l’ensemble du site de Fukushima-Daichi comprend 85 fois plus de césium-137 qu’il n’en a été libéré par la catastrophe de Tchernobyl. Rappelons également qu’il y a 70 % de risque qu’un tremblement de terre de magnitude 7,0 ou plus secoue le Japon d’ici les 3 prochaines années.
Essayez de bien dormir cette nuit. Ce sera peut-être la dernière.
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