Image (détail): Ssolbergj, via Wikimédia
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[...] Cette affirmation, selon laquelle il faut plus ou moins délaisser le débat constitutionnel au profit des «vraies affaires» [santé, routes, dette...], c’est le sophisme de la fausse dichotomie dans toute sa splendeur. C’est affirmer qu’on peut seulement faire une chose OU l’autre à la fois, alors qu’on peut très bien faire les deux en même temps.
Évidemment, les hommes et les femmes ordinaires ne se préoccupent généralement pas du débat constitutionnel: le contraire serait même étonnant. Mais lorsque nous expliquons à ces mêmes personnes qu’un Québec indépendant serait probablement plus efficace, croyez-nous, ça les touche. Lorsque nous leur expliquons qu’il n’y aurait plus de dédoublement de ministère qui appauvrit inutilement les Québécois, qu’il n’y aurait plus de double imposition, et qu’il n’y aurait plus de partie de ping-pong entre le Québec et le fédéral pour des enjeux importants, ça les intéresse.
Lorsque nous expliquons à ces Québécois que des États indépendants de taille similaire au Québec en terme de population, de PIB par habitant, et de niveau d’éducation s’en tirent très bien, que grâce au libre-échange notre dépendance au reste du Canada est plutôt faible, que les économies d’échelle sont noyées dans une mer de gaspillage, et surtout, lorsque nous leur expliquons que l’indépendance du Québec n’est pas une histoire de rancune, mais une simple volonté de s’affirmer, ils s’y retrouvent. Et nous ne leur avons même pas encore parlé de l’aspect culturel, pour lequel les affinités entre le Québec et le Canada ne semblent jamais avoir été aussi divergentes que dans les dernières années.
Le débat constitutionnel n’est en réalité que le préambule d’un profond débat sur l’indépendance du Québec. Indépendance qui elle, permettrait finalement une gestion plus saine, plus juste et plus efficace des politiques québécoises. Éviter ou se détourner de ce débat fondamental, c’est balayer sous le tapis l’essentiel, c’est agir à très court terme, c’est éteindre des feux en évitant de travailler à régler l’origine du problème de la situation actuelle du Québec. [...]
Québec indépendant: des avantages qui touchent les gens «ordinaires»
Christian Trempe, Philippe Leclerc, Marc Desnoyers, Élisabeth Émond, Miguel Tremblay et Christine Normandin, Cyberpresse, 16 septembre 2011
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