vendredi 8 juillet 2022

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Un lieutenant paie ses dettes


Guido est un mafioso fidèle, malgré son jeune âge, aux principes de la vieille école, pour lesquels les questions de loyauté et d’honneur prennent toujours le pas sur les considérations purement financières. Tout au moins est-ce de la manière qu’il a été élevé par son père dont il a embrassé la carrière dès qu’il a été question pour lui de commencer à gagner sa vie. Si, au cours des dernières années, il a pu se ménager une réputation correcte pour un pâle exécutant, suffisamment pour se mériter le respect et l’estime de son père, à la mort de ce dernier, la vie de Guido commence à changer. D’abord, il quitte son logement, qui n’était guère plus qu’une mauvaise chambre dans un édifice mal aéré du centre-ville, car il est recueilli par son oncle. Ce dernier l’installe chez lui, dans son immense villa où logent tous ses plus proches collaborateurs. L’oncle de Guido est un homme important dans le contrôle des jeux de hasard et songe à étendre ses activités. Il cherche alors des lieutenants afin de leur confier les nouveaux trafics sur lesquels il a fait main basse. L’un d’eux n’est nul autre que Guido qui entreprend ainsi une nouvelle carrière après avoir sauté plusieurs échelons dans la hiérarchie. L’oncle organise la vie de son neveu afin de faire de lui, tout au moins le dit-il, son dauphin. Il lui trouve une voiture, le présente à son banquier, l’introduit dans les cercles fermés du pouvoir. C’est encore celui-ci qui lui présente une jeune femme dont Guido tombe amoureux et que, après des mois de fréquentations, il demande en mariage. L’oncle, transporté de joie, se charge de tous les détails de la cérémonie, fait aux nouveaux épousés un cadeau somptueux et leur paie même les billets d’avion pour un voyage autour du monde. Une fois de retour, Guido est au comble du bonheur et s’acquitte de son travail avec un zèle qu’il ne se connaissait même pas. Comme il lui incombe de récupérer les sommes dues à son oncle, il rencontre parfois des difficultés sur ce chapitre, mais ses méthodes, si elles sont impitoyables, se reposent sur leur bien-fondé et leur efficacité. Un jour, alors qu’un payeur est plus mauvais que d’habitude, Guido se voit offrir, en échange d’une vie sauve, un renseignement confidentiel. Intrigué, il se fait tirer l’oreille, mais accepte néanmoins. L’homme lui apprend alors toute la vérité sur son oncle dont la maîtresse n’est nulle autre que la femme de Guido. Toute l’idée du mariage n’étant qu’un prétexte pour faire entrer la jeune femme sous son toit sans provoquer la méfiance de l’épouse légitime du vieil homme. Doutant désormais de sa paternité au moment où sa femme apprend qu’elle est enceinte, Guido décide alors d’ourdir une terrible vengeance afin de laver son honneur.


 – Ali Hall – 408 p. – 1998 – Ce roman constitue un terrible éloge de la vengeance. C’est sans hésitation que l’auteur rend l’expiation disproportionnée par rapport à la faute et qu’il aborde ainsi la problématique de la mesure en toutes choses.

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