En décembre 2018, la convention collective des débardeurs du port de Montréal arrivait à terme. Depuis, plus de deux ans se sont écoulés et les négociations ont traîné tout ce temps.
Non seulement la partie patronale a-t-elle démontré une évidente mauvaise volonté, mais en plus a-t-elle employé des moyens de pression afin d’intimider les travailleurs. On a dénigré le syndicat et des organismes sympathiques à l’employeur ont exercé un chantage en menaçant d’interrompre leurs activités dans le port.
Comme si les dés n’étaient pas assez pipés contre les revendications des dockers, dès que l’éventualité d’une grève générale illimitée a été évoquée par le syndicat, le gouvernement du fils de Pierre Elliott Trudeau a annoncé immédiatement que, si le conflit devait durer quelques jours, il aurait recours à une loi spéciale afin d’imposer le retour au travail.
Bref, il ne faut pas s’inquiéter lorsqu’une grève pointe à l’horizon. Nos gouvernants ne tardent jamais à restaurer le statu quo. Évidemment, lorsqu’il s’agit d’améliorer les conditions de vie des moins favorisés ou d’éviter qu’une catastrophe se répète, l’empressement est moins manifeste.
Généralement, il s’agit d’en débattre ad nauseam entre législateurs, puis de convoquer une interminable commission spéciale afin de tenir des consultations, puis de rédiger un épais rapport, lequel finira sur une tablette, oublié de tous.
Si l’intention est d’amasser la poussière, il en coûterait moins d’acheter un aspirateur.
À moins que l’usine ne soit en grève.
1 commentaire:
J'ai lu quelque part que ces travailleurs "moins favorisés" gagnaient plus de 100 000$ par année. Si cela est vrai (on peut en douter), leur cause devient moins sympathique.
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