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Ce n’est pas d’hier que le pétrole sert d’arme en politique étrangère. Qu’il s’agisse de la question d’Éthiopie en 1935* ou du choc pétrolier de 1973, puis de 1979, puis de 2008, l’or noir fut chaque fois instrumentalisé afin de servir des buts de stratégie politique.
L’effondrement récent du prix du baril est dû à un refus de la Russie de restreindre sa production. En conséquence, avec une offre accrue, les prix baissent. Déjà, cela gêne l’Arabie saoudite, rivale de Moscou au Proche-Orient. Mais cela est également une sérieuse épine dans le pied pour les Stazunis.
On se souvient que ces derniers ont mis de l’avant une série de sanctions économiques contre Moscou, saboté le développement du gazoduc Nord Stream 2, cherché à détruire son économie et contrarié le plus possible sa politique internationale.
Or, les Stazunis – on l’oublie trop souvent – sont un des principaux exportateurs de pétrole. Dans leur cas, il s’agit de pétrole de schiste dont l’extraction est très coûteuse. En deçà de 65$ le baril, les sociétés pétrolières yankees perdent de l’argent, au point d’être menacées de faillite. Or l’intervention russe entend ramener le prix à 40$, ce qui serait pour elle, le prix d’équilibre; c’est-à-dire pas de profits, mais pas de pertes non plus.
C’est une manière pour Vladimir Poutine de rendre la monnaie de sa pièce à son éternel adversaire; cela dit sans jeu de mots.
Bref, il jette de l’huile sur le feu.
Ça, c’est un jeu de mots… mais pas drôle.
*Après l’invasion de l’Éthiopie, le Royaume-Uni avait proposé à la Société des Nations d’interdire les exportations de pétrole vers l’Italie fasciste, une menace qui ne s’est pas concrétisée.
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