samedi 29 juillet 2017

Sous mission



L'amiral Scott Swift – décidément, des initiales prédestinées – est le commandant en chef de la flotte yankee du Pacifique. À n'en pas douter, un poste à la fois prestigieux et qui dispose d'un grand pouvoir. Il a déclaré, il y a de cela deux jours, que, s'il en recevait l'ordre de la Maison Blanche – c'est-à-dire du président M. Donald Trompe –, il procéderait à des frappes nucléaires contre la Chine.

Quoi de plus normal, n'est-ce pas? Après tout, c'est du devoir du militaire discipliné et soumis à l'autorité que d'exécuter les ordres qu'il reçoit. Ainsi, dans le cas des Stazunis, les militaires doivent obéir à un civil, c'est-à-dire au président, souvent surnommé le «commandant suprême».

Alors, si les militaires yankees sont si disciplinés et obéissants, respectant en cela leur constitution, comment se fait-il qu'ils ont saboté les accords conclus entre le secrétaire d'État d'alors, M. John Kerry, agissant sous l'autorité du président Barack Obama? Lesdits accords prévoyaient un cessez-le-feu, l'ouverture de corridors humanitaires et l'élaboration d'actions coordonnées contre les groupes islamistes en Syrie.

Ils étaient signés le 10 septembre 2016 et, 7 jours plus tard, des avions de la coalition menée par les Stazunis bombardaient «par erreur» des positions de l'armée syrienne mettant ainsi pratiquement un terme abrupt à l'entente intervenue. Par la suite, le Pentagone – c'est-à-dire le pouvoir militaire – a reconnu sa responsabilité quant à cette bavure, en dehors de toute intervention civile. Autrement dit, l'armée yankee a fait avorter le processus de paix en Syrie, infligeant ainsi un camouflet à la diplomatie de son propre pays et se soustrayant par le fait même à l'autorité de son «commandant suprême».

Alors, croyez-vous vraiment que l'amiral Swift, ou l'un de ses semblables, aura toujours la patience d'attendre un ordre avant de déclencher une conflagration mondiale?

Oui? Vous en êtes sûr? C'est bien; vous êtes un optimiste, vous.


Docteur Folamour

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