vendredi 23 juin 2017

La laque du laquais



On dirait que, avec le voile du recul, le temps a fait que même les indépendantistes québécois ont fini par trouver des vertus à Bob-la-Job. À tel point qu'il est devenu la référence à partir de laquelle il est de bon ton de mesurer les accomplissements de ses successeurs, John James Charest et Philippe Couillard (le nom est marrant) en tête.

C'est oublier – un peu vite à mon humble avis – que, dans le sillage de l'échec de Meach – l'entente de la dernière chance –, Bob-la-Job a résisté avec une exemplaire inertie libérale au constat qui s'imposait et, surtout, aux pressions qui s'exerçaient sur lui – surtout à l'extérieur de son parti, il est vrai – pour entreprendre une démarche, sinon vers l'indépendance, tout au moins vers une autonomie accrue. À ce moment de l'histoire du Québec, l'opinion publique était braquée comme jamais contre la sempiternelle intolérance cAnadienne.

C'est sans compter aussi toutes les reculades que son gouvernement a exécutées avec empressement et componction devant le grand frère libéral fédéral d'antan, c'est-à-dire nul autre que le père du fils de Pierre Elliott Trudeau. Reculades non seulement sur le plan constitutionnel, mais également économique, ce qui ne plaidait guère en faveur de celui qu'on présentait comme un économiste de talent.

Bref, Bob-la-Job a œuvré pendant toute sa carrière politique comme un laquais des intérêts cAnadiens, sans jamais faillir à cette mission sacrée. En faire aujourd'hui, même à doses infimes, une sorte d'exemple à suivre, c'est enduire sa réputation d'un vernis trompeur.

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