lundi 18 janvier 2016

Deltell que dalle



Le Québec s'est doté d'une loi d'aide médicale à mourir. Le processus, on s'en souvient, fut long et complexe, mais il a été mené à bien.

L'an passé, la cour suprême du CAnada a invalidé les articles du code criminel empêchant un médecin d'aider un patient en phase terminale d'abréger ses souffrances. Ce faisant, elle créait par le fait même un vide juridique relativement à ce genre d'intervention.

La décision des juges avait été suspendue 12 mois afin que le gouvernement du CAnada vote une loi encadrant l'aide médicale à mourir. Efficace comme toujours, ce pays n'a pas encore agi en ce sens. Prenant fait de la situation, la cour suprême a accepté de suspendre sa décision encore 4 mois, dernier délai, le temps qu'Ottawa se dégoune et vote sa loi.

Or voici que, lorsqu'il a pris connaissance de cette décision, le dynamique et efficace Gérard Deltell, le bien prénommé, a déclaré en point de presse qu'un délai de 4 mois était insuffisant et qu'il était pratiquement impossible de voter une telle loi en si peu de temps, soulignant qu'il avait fallu 6 ans au Québec pour y arriver.

Ce cher Gérard n'en manque pas une. Ne suffirait-il pas au gouvernement du CAnada de s'inspirer de – voire copier – la loi québécoise? Mais évidemment, il faudrait d'abord persuader le CAnada, avec son esprit si tolérant, que tout ce qui vient du Québec n'est pas automatiquement mauvais. En fait, cette réticence de M. Deltell donne plutôt à penser que les députés de la chambre des communes tiennent davantage du glandeur que de la grandeur.

Curieux, d'ailleurs, qu'un de ces politiciens de droite ait cette réaction. Quand on pense que, lorsque vient le temps de voter une loi anti-syndicale, il leur faut en moyenne à peu près 10 minutes, incluant leur temps de réveil.

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