Photo: Thelmadatter, via Wikimédia
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Stupeur et tremblements dans le milieu des arts aux États-Unis. Au nom du libre choix absolu, avec un joli mélange d’égotisme et de populisme, des politiciens issus de la droite affirment désormais, tambour battant, qu’il faut aussi cesser de financer la culture.
Au Texas, l’État du gouverneur républicain Rick Perry a réduit de 50% son aide aux arts. Plus au nord, au Wisconsin, pays par excellence des vaches à lait, la somme que l’État consent à la culture a été réduite de 67%. [...]
Depuis 2001, les budgets des États américains attribués aux arts ont diminué dans l’ensemble de 40%. Les résistants sont rares. En Caroline du Nord, une opposition vigoureuse à ces mesures draconiennes a tout de même fait en sorte de renverser la vapeur. [...]
La richesse des riches et le maintien de ceux qui le sont à demi pour les servir — la classe moyenne — exigent que tout ce qui est public soit privatisé afin de mieux contribuer au bonheur des puissants, y compris au chapitre de la culture. Assurer que les lieux où sont logés, soignés, éduqués, divertis et promenés les maîtres ne puissent être en aucune façon confondus avec ceux soumis à leur pillage, il va sans dire que cela constitue un grand pas en avant pour l’humanité. Que la planète entière soit, pour cette raison cruciale, envoyée aux galères du marché, cela tombe bien sûr sous le sens.
En aparté - Faire (aussi) l’économie de la culture
Jean-François Nadeau, Le Devoir, 3 décembre 2011
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