jeudi 13 janvier 2011

Côte d’histoire

Les récents événements en Côte d’Ivoire laissent quelque peu songeur sur le plan de l’ironie. Les deux rivaux actuels, messieurs Gbagbo et Ouattara se sont autoproclamés vainqueurs de l’élection à la présidence dans ce pays. Il faut dire que M. Ouattara bénéficie du support de la communauté internationale.

Pourquoi lui? Un petit retour historique est nécessaire.

En 2000, le général Gueï est sur le point de perdre les élections. Il suspend le décompte des voix – invalidant par le fait même nombre de bulletins de vote – et, dans les médias, se proclame vainqueur. Son principal adversaire de l’époque, M. Gbagbo appelle ses partisans à descendre dans la rue et finit par être reconnu président par la France; les autres pays emboîtent le pas.

Présentement, c’est la même histoire qui se déroule sous nos yeux, avec cette fois M. Gbagbo dans le rôle du méchant.

Encore une fois, pourquoi lui?

Tout d’abord, Laurent Gbagbo a commencé sa carrière politique en tant que socialiste; le genre d’étiquette qu’on ne peut jamais complètement décoller, même une fois qu’on a été président quelque part. Ensuite, son adversaire M. Alassane Ouattara est un ancien dirigeant du FMI; une étiquette aussi inoubliable que l’autre. Finalement, M. Gbagbo louvoie depuis son accession au pouvoir entre l’ingérence étrangère – c’est-à-dire française – et ses velléités d’autonomie nationale.

Bref, des deux candidats, il y en a un plus «mondialisé» que l’autre. Devinez de quel côté la communauté internationale – c’est-à-dire les requins du néolibéralisme – a décidé de pencher?

Remarquez, personne ici ne prétend que Laurent Gbagbo est un enfant de chœur ou même un défenseur acharné des libertés individuelles…



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