D’ici la fin février, on prévoit la tenue du second tour des élections haïtiennes, ce qui étirera dangereusement le climat de crise politique qui prévaut dans ce pays déjà frappé durement par la crise humanitaire.
L’événement, claironné par les Stazunis et le CAnada entre autres, est censé marquer le retour de la perle des Antilles au sein du concert des nations et de mettre sur les rails le processus de reconstruction, à peine plus d’un an après le terrible séisme. Mieux vaut tard que jamais mais, comme m’a fait si justement remarquer un lecteur l’été passé, la reconstruction a été prévue jusqu’en 2012. Rien ne sert de courir…
Kenneth Merten, l’ambassadeur yankee en Haïti, a expliqué que même le choléra ne pouvait empêcher le tenue d’élections libres et démocratiques. Il ajoutait, d’ailleurs: «C’est une élection organisée par Haïti1.»
Dans un pays où l’aide internationale arrive au compte-gouttes pour fournir de la nourriture, des abris temporaires et des soins, on peut se demander où on a trouvé l’argent pour organiser un scrutin sur un territoire aussi désorganisé.
Aucun problème. Ce sont des donateurs privés qui ont fourni la majeure partie des fonds: 14 millions $ des Stazunis, 7 millions $ versés par l’Union européenne et 5,7 millions $ par le CAnada2.
Si ce sont des intérêts privés qui décident de la tenue des élections, que décident-ils encore?
1 et 2 Le monde diplomatique, «Voter dans un pays qui ne s’appartient plus», janvier 2011, pages 8 et 9.
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