Le pouvoir du délinquant
Marco est un jeune zonard désoeuvré dont l’essentiel du temps se consacre à des rapines sans envergure et au football. Malgré ses dehors solitaires, il nourrit une ambition double à sa mesure : il ne veut travailler à aucun prix et il cherche activement une femme qui le fasse vivre. S’il essuie généralement les quolibets de ses amis lorsqu’il leur confie ce projet, il n’en demeure pas moins convaincu d’arriver à ses fins. Cependant, sa mère, chez qui il vit encore et qui élève seule ses trois enfants, dont Marco est l’aîné, ne trouve rien de drôle à ce choix de carrière assez particulier. De guerre lasse, voyant que ses admonestations restent sans effet, elle somme son fils de ramener de l’argent à la maison afin d’aider à subvenir aux besoins des siens. Les rapports en sont là lorsque Marco fait la connaissance d’une jeune femme. À cette nouvelle, la mère commence à s’inquiéter, car le couple semble s’entendre à merveille. Ce n’est que plus tard que Marco découvre que Jasmine, sa jeune compagne, est en fait une recruteuse pour une bande de délinquants qui tente de s’imposer dans le quartier et d’y faire sa loi. Toujours épris de Jasmine, Marco se rapproche de la bande et, avec elle, n’hésite pas à commettre une série de rapines. Mais les choses prennent lentement une tournure plus dramatique lorsque les exactions donnent de plus en plus dans la violence. Si les résidants commencent à s’inquiéter, ils ne sont pas les seuls, car une bande rivale cherche noise à Marco et ses amis. Une véritable guerre larvée s’installe dans le quartier et c’est sur ce fond de violence gratuite que la passion trouble entre Marco et Jasmine se développe. Ce n’est qu’au bout de quelques semaines que le jeune homme découvre avec dépit que Jasmine est déjà la maîtresse du chef de la bande, qui d’ailleurs s’amuse ferme de voir Marco se faire mener par le bout du nez. Désormais résolu à se sortir de cet univers sordide, ce dernier suggère à ses compagnons de cambrioler l’appartement de sa mère. Le soir du méfait, Marco prévient la police afin qu’elle prenne les jeunes délinquants la main dans le sac. Mais son intervention tarde et, à la surprise générale, la mère de Marco se trouve chez elle au moment de l’effraction alors que tout le monde la croyait au cinéma. Elle est tuée par le chef de la bande alors que la police arrive sur les lieux. Le groupe est promptement coffré et Marco, qui a réussi à s’esquiver avant que l’affaire tourne mal, se retrouve seul soutien de famille. Alors qu’il réussit difficilement à trouver de quoi assurer la subsistance de ses frères, il apprend que Jasmine a échappé au coup de filet policier.
– Geoffroy Aulnay – 276 p. – 1995 – L’auteur renouvelle ici un genre qui a fait flores depuis Shakespeare : les amours tragiques rendues impossibles par les contraintes sociales. Délaissant la trame de Roméo et Juliette, cependant, il fait passer les principaux protagonistes d'une relation intéressée à l’amour, pour les précipiter enfin dans un tourbillon vengeur avant de les rescaper par un acte salvateur aussi original qu’inattendu.
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