Qui n'est pas viscéralement attaché aux principes démocratiques? Rien n'est plus efficace afin de maintenir le statu quo que ce système, une fois que ce dernier est bien dévoyé par l'argent. En exigeant des millions et des millions afin de mener des campagnes électorales, il s'opère de facto une sélection parmi les candidats, de sorte que ce ne sont pas forcément les plus compétents – et encore moins les plus honnêtes – qui sont élus. En effet, il est avéré que, dans la large majorité des cas, ceux qui dépensent le plus d'argent afin de promouvoir leur candidature sont effectivement gagnants dans les urnes. Bref, en l'état actuel des choses, une élection est une question de pognon.
Songez un peu au tout récent exemple des Philippines. En 1986, Ferdinand Marcos Ier, le mari d'Imelda, est chassé du pouvoir par une contestation populaire après des élections truquées; l'argent peut aussi servir à cela. Il faut dire que sa présidence avait été marquée par la corruption et la mauvaise gestion, ce qui avait entraîné, on s'en doute, une forte grogne populaire.
Voici que son fils, Ferdinand II, vient d'être élu à la présidence avec une écrasante majorité. Dans son entourage, on compte les mêmes clans politiques qui avaient appuyé son père à l'époque. Bref, le peuple philippin n'en a pas eu assez d'une première rincée, il lui en faut une deuxième qui risque fort d'être gratinée.
Paradoxalement, la démocratie ne sert pas seulement de paravent à la corruption et à la gabegie. Elle peut aussi masquer des dictatures particulièrement violentes, comme c'est le cas en Ukraine. Nombre d'analystes se récrient lorsque des critiques mentionnent la présence de néonazis au pouvoir à Kiev. Ils en veulent pour preuve le faible nombre de députés d'extrême droite présents en chambre. Or, ces experts semblent avoir perdu de vue l'un des traits principaux du fascisme: ce dernier n'a cure de la composition des parlements. Il se contente d'agir, comme lors du massacre à Odessa en 2014, ou au Donbass par obus interposés, avec des disparitions d'opposants, l'abolition de droits civiques et la suspension des partis d'opposition, la plupart de gauche. Ce genre de choses qui se passe avec l'aval d'un gouvernement, fût-il de prétention démocratique, est effectivement la marque de l'extrême droite.
Les peuples semblent adorer l'extrême droite. Est-ce une passade propre à certaines époques?
Peut-être.
Une chose est sûre, cela n'a rien à voir avec une situation géographique. Il n'y a qu'à constater ce qui se prépare au sein même de l'Union européenne de nos jours.
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