mercredi 16 mars 2022

Catalogue

 

L’Italien de Prague


Aldo Pozzori est un habitué des cercles du pouvoir à Rome. Il est, au printemps 1942, mandaté par le gouvernement italien afin de le représenter pour travailler à l’élaboration de la grande aire de coopération économique de l’Axe en Europe centrale. Aldo n’est pas insensible à l’honneur ni aux avantages plus tangibles qui s’y rattachent. D’une part, sa femme est demeurée à Rome afin de s’occuper de son vieux père malade ; auprès d’elle sont restés les enfants. Pour la première fois depuis sa jeunesse, Aldo goûte enfin à la liberté qu’il a tant regrettée depuis son mariage. Il prend des leçons d’allemand et de tchécoslovaque auprès d’une femme de son âge qui ne tarde pas à devenir sa maîtresse. Mais c’est au hasard d’une des nombreuses soirées qui donnent tout son charme à la cité qu’il fait la connaissance d’une femme de plusieurs années sa cadette. Elle dit s’appeler Clara et travailler pour une compagnie de meubles de la région de Graz. Pendant les semaines qui suivent leur rencontre, Aldo ne peut oublier la jeune femme. Un soir, il croise à nouveau Clara, et profite de leur bref tête-à-tête pour avouer ses sentiments à la jeune femme. Il se noue alors entre eux une relation étrange baignant dans une constante clandestinité, alors que Clara impose à Aldo différents lieux de rendez-vous à chacune de leurs rencontres. Il découvre alors en compagnie de Clara toutes les ivresses de l’amour. Leur relation ne dure que quelques semaines, car il découvre que Clara est une militante que la Gestapo recherche activement. Il utilise alors sans vergogne son influence afin de lui fournir les moyens de gagner la Suisse. Peu de temps après le départ de la jeune femme, il demande à retourner à Rome, incapable de rester dans la ville qui a vu éclore le seul véritable amour de sa vie. À la fin de la guerre, il est rapatrié d’Allemagne en Italie où il est emprisonné, puis jugé pour crimes de guerre et collaboration avec l’ennemi. Son seul espoir d’éviter la condamnation est de prouver qu’il a aidé la résistance pendant la guerre. Malgré l’extrémité de sa situation, il hésite à parler de Clara, sachant que la révélation de cette liaison ajouterait à la honte qui afflige sa famille. Mais tiraillé par le désir qu’il a de revoir la jeune femme, il raconte son aventure de Prague. Une fois retrouvée, Clara accepte de témoigner en sa faveur. Acquitté, Aldo, dont les sentiments sont chamboulés par le retour de la jeune femme, s’attend à retrouver la vie difficile et morne qu’il a quittée. Mais, à sa sortie de prison, deux femmes l’attendent devant le portail.


 – Gino Alpa – Première publication : 1986 sous le titre Via Praga – traduit de l’italien par Blanche Happin – 444 p. – 1997 – Avec un ton qui n’est pas sans rappeler le néoréalisme italien de l’après-guerre, ce roman emporte le lecteur dans un tourbillon amoureux émaillé d’un érotisme puissant et extraverti. Une future pièce d’anthologie.

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