Les clés du pouvoir sont sous le paillasson
Un individu simplet se retrouve, à la suite d’un concours de circonstances, à la présidence de la République. Son élection est due aux intrigues d’un ministre influent qui désire à la fois se débarrasser du président en poste et prouver à l’ensemble de la classe politique française que rien ne résiste à son génie. Le début du septennat se déroule assez rondement, mais les premières lézardes se manifestent dès qu’une visite officielle amène à Paris le premier ministre d’un pays africain, ancienne colonie française. Le visiteur est accompagné par sa fille, une jeune femme d’une troublante beauté et à l’absence de scrupules encore plus frappante. Sous le charme de la jeune personne, le nouveau président vient bien près de révéler quelques secrets militaires, y compris les plans complets de la base navale de la péninsule de Crozon. L’affaire, qui a failli tourner très mal, est maquillée par le ministre véreux en tentative de rapprochement entre l’ancienne métropole et les pays d’Afrique noire. Du jour au lendemain, la France gagne dans ce continent une grande renommée. Enhardi par ce qu’il considère un fin sens politique, celui qu’on surnomme déjà le « Coluche de l’Élysée » décide de mettre fin au chômage, ce qu’il réalise en l’espace de quelques semaines au détriment, et au grand dam, des grandes, moyennes et petites sociétés nationales et étrangères. En secret, et ce avec la complicité du ministre véreux, de puissants intérêts décident de se débarrasser de ce président trop efficace. Ayant saisi par hasard une conversation dans un couloir de l’Élysée, une jeune attachée de presse se jette aux pieds du président, feignant un malaise, lors d’une réception officielle. Celui-ci la porte dans ses bras jusque dans un salon particulier tandis que l’assassin l’attend dans les jardins. L’attentat ayant ainsi échoué, la jeune femme met le président au courant du danger qui le menace sans pour autant pouvoir identifier les conjurés qu’elle n’a pas vus. Devenue une habituée de l’Élysée, elle fréquente de plus en plus les réunions du président, dont elle devient la confidente, se mettant à la fois dans l’embarras auprès du conseil des ministres qui voit d’un mauvais oeil la présence d’une journaliste si près des arcanes du pouvoir, mais également auprès de la direction de son journal auquel elle ne raconte rien de ce qui se trame dans les coulisses de la république. Un jour, elle reconnaît la voix du ministre qu’elle identifie dans le même couloir où les intonations deviennent facilement reconnaissables à cause d’un effet d’écho particulier. Le ministre et les conjurés sont arrêtés. Après leur retour de la mairie où le président et la journaliste ont scellé leur union, l’huissier ne trouve plus les clés afin de les faire entrer à l’Élysée. Le président soulève le paillasson et exhibe fièrement sa propre clé.
– Reine Aubrel – 364 p. – 1995 – Ce roman a été tiré, avec beaucoup de bonheur, d’un scénario de film pour lequel avait été pressenti le regretté Coluche peu de temps avant son décès. C’est avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve ici la candeur bonasse de ce grand comique.
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