mercredi 23 mai 2012

La Noirceur est en avant

Pour la génération des baby-boomers, la Grande Noirceur est peut-être derrière dans le souvenir de Duplessis. Mais pour la jeunesse qui est dans la rue actuellement et depuis 2001, 2005 et le G20 de Toronto, la Grande Noirceur est droit devant : Charest à Québec, Harper à Ottawa. Dans les deux cas, le budget sert d’arme de destruction massive des politiques sociales.

Contre cela, depuis des semaines, la jeunesse persiste pour introduire dans le débat public une conception du rapport au savoir et une conception du monde qui s’opposent aux politiques néolibérales actuelles. Elle nous donne l’exemple de la résistance aux politiques de Charest et Harper par sa combativité, sa ténacité, sa résilience et sa solidarité. Si nous abandonnons les jeunes au matraquage policier et aux lois matraques, nous aurons laissé dire qu’il s’agissait uniquement d’une lutte corporatiste ou d’un conflit de générations.

Or, il s’agit d’une revendication qui concerne toute la société et son avenir. Nous choisissons aujourd’hui le visage du Québec de demain. Sera-t-il une collection d’individus-entrepreneurs en guerre concurrentielle, ou une société rassemblée autour de valeurs humanistes, de justice sociale et de respect de l’écologie ? Pour empêcher la barbarie néolibérale de prendre racine, il faut s’engager résolument auprès de la jeunesse et lutter à ses côtés.

L’acte fondateur de l’âge barbare
Gordon Lefebvre et Éric Martin, Le Devoir, 23 mai 2012

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