Les baby-boomers ont tout eu. Ils ont tout pris pour ne laisser que des miettes. Ils se sont amplement servis dans l’assiette au beurre, de telle sorte qu’il n’est plus rien resté pour les autres, c’est-à-dire les générations X à Z incluse.
D‘abord, c’est faux. Les baby-boomers, sauf exception, ne roulent pas sur l’or. Aucun ne possède de parachute doré. Aucun ne jouit de l’illusoire «liberté 55». Tous ceux que je connais, sans exception, ont travaillé fort toute leur vie et se retrouvent, dans bien des cas, avec pour seule perspective une retraite aléatoire et des années de cheveux gris – dans tous les sens du mot – devant eux. Il y a bien une de mes connaissances qui a gagné sa retraite d’enseignant, sans pour autant l’avoir facile, après s’être tapé une dépression nerveuse au passage. Dans son cas, c’est certain qu’il en a eu plus qu’il ne souhaitait.
Ensuite, ce n’est pas vrai. Parce que le peu que les baby-boomers ont eu, ils se sont battus pour l’avoir. Que ce soit à coup de grèves, d’occupations, de manifestations et de travail, les acquis sociaux qu’ils ont arrachés, ce n’était pas seulement pour eux, mais pour tous ceux qui viendraient après. Ils se sont battus pour les obtenir; ils s’imaginaient que les prochains lutteraient pour les garder. Ça arrive à tout le monde de se tromper…
Finalement, c’est un mensonge de prétendre que les baby-boomers ne veulent pas que les générations futures disposent des mêmes «avantages». C’est le dogme néolibéral qui l’affirme.
Aujourd’hui, on leur jette la pierre avec l’eau du bain en feignant de croire que, parce que quelques-uns d’entre eux ont des conditions potables pour leur retraite, tous les baby-boomers sont des profiteurs et des prévaricateurs.
Peut-être les générations X à Z devraient-elles passer autant de temps à défendre les acquis sociaux qu’elles en mettent à blâmer ceux qui leur ont montré l’exemple. Qui sait si, alors, elles auraient des raisons à leur tour d’avoir foi en l’avenir, quitte à se faire tirer le tapis sous les pieds par leurs enfants.
Et puis, d’ailleurs, si certains s’appellent génération X, ou génération Y, ou génération Z, pourquoi utilise-t-on le terme «baby-boomers»?
On devrait les appeler «génération W».
Ou «génération V», pourquoi pas?
V pour Victoire!
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