samedi 14 mai 2011

Névrose collective

Gilles Duceppe, le nouvel ancien chef du Bloc québécois.
Photo: Louperivois, via Wikimédia

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La récente élection fédérale m’a convaincu de notre névrose collective. Comment pouvons-nous confier à des gens dont on n’a jamais entendu parler le droit de nous représenter? Comment pouvons-nous confier à des gens qui, pendant toute une campagne électorale, sont restés chez eux, parfois à cinq cents milles de la circonscription qu’ils revendiquaient, et cela dans un silence total?

La défaite de Gilles Duceppe dans sa circonscription m’a littéralement jeté par terre. De tous les politiciens que le Québec a produits, combien en trouve-t-on qui ont fait preuve d’une telle intégrité, d’un tel sens du devoir, d’un tel dévouement pour leur peuple? Je n’en vois que deux autres: Camille Laurin et Jacques Parizeau. Que les électeurs de Laurier-Sainte-Marie, qu’il a servis consciencieusement pendant vingt ans, lui aient infligé pareille humiliation a de quoi nous rendre tous honteux! Dieu de tous les ciels, quelle hystérie et quelle névrose! Et comment expliquer une telle hystérie et une telle névrose?

— Victor-Lévy Beaulieu

Ces névrosés que nous sommes
Le Devoir, 14 mai 2011

2 commentaires:

Nicolas Klass a dit…

Cinq cent milles, c'est 750 kilomètres, non?

Numéro 6 a dit…

En tout cas, il y a 2 700 miles (4 350 km) entre Las Vegas et Lavaltrie.