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Il y a un an, Pauline Marois et ses députés s’étaient présentés à l’Assemblée nationale un foulard blanc au cou, symbole d’intégrité face à un gouvernement qui bafouait les plus élémentaires règles d’éthique.
Le premier ministre Charest avait crié à l’hypocrisie. Finalement, il avait peut-être raison. Jeudi, Agnès Maltais a déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi privé qui permettra à la Ville de Québec d’accorder à Quebecor n’importe quel contrat relatif à la gestion du futur amphithéâtre sans se soucier des nouvelles dispositions de la Loi sur les cités et villes, qui visent notamment à assurer une plus grande transparence des appels d’offres.
«Il faut arrêter de niaiser, a lancé Mme Marois mardi devant la Chambre de commerce de Québec. Nous voulons une équipe de la Ligue nationale de hockey, alors agissons en conséquence.» On aurait cru entendre le maire de Québec, comme si la chef du PQ avait été elle-même «labeaumisée».
[...] Au fil des ans, les électeurs souverainistes ont accepté d’avaler bien des couleuvres. À défaut de réaliser la souveraineté, ils pouvaient toujours se consoler à l’idée qu’un «bon gouvernement» péquiste ramènerait au moins un peu de moralité dans la gestion des affaires publiques. Le projet de loi Labeaume-Maltais donne cependant un très désagréable avant-goût de la «gouvernance souverainiste».
Les niaiseux
Michel David, Le Devoir, 28 mai 2011
Aussi :
La légalité de l’amphithéâtre
Yves Boisvert, La Presse, 27 mai 2011
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