vendredi 15 mai 2009

Brian ou Les malheurs de la vertu


Clac! Ça fait deux bruits secs, tellement rapprochés qu’ils n’en forment pratiquement qu’un seul.

D’un côté de la table, un homme d’affaires d’une probité irréprochable fait glisser une mallette sur la surface impeccable de fin noyer sombre.

De l’autre côté de la table, un ex-premier ministre cAnadien, d’une honnêteté au-dessus de tout soupçon, soulève le couvercle et compte mentalement les liasses de billets que contient le porte-documents.

Satisfait, il referme et verrouille les fermoirs.

Les deux hommes échangent une franche poignée de main. L’affaire, absolument transparente, vient d’être conclue entre gens intègres et rien, absolument rien, de ce qui vient de se passer n’est suspect, étrange ou douteux de quelque manière que ce soit.

C’est ce que Brian Mulroney, une larme ronde et salée au coin de son œil vertueux, se tue à répéter à la Commission Oliphant qui fait preuve de mauvaise volonté et qui voit du mal partout.


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