Dans un anglais d’une qualité étonnante, le détenu répond doucement: «Oui, grâce à Dieu, je sais quand les moudjahidin vont faire détonner, avec la permission de Dieu, une bombe nucléaire aux États-Unis, et je sais aussi combien et dans quelles villes.» Étonnés, les interrogateurs de la CIA réclament rapidement plus de détails. Esquissant le sourire timide qui le caractérise, le détenu ne dit rien. Rapportant les résultats de l’interrogatoire à la Maison-Blanche, le directeur de la CIA ne peut que hausser les épaules lorsque le président lui demande: «Que pouvons-nous faire pour forcer Oussama ben Laden à parler?»
Ce scénario fictif sert d’amorce à une charge en règle de Michael Scheuer contre Barack Obama et ses décisions d’interdire à la CIA le recours à la torture et de mettre un terme au programme de rendition, l’euphémisme utilisé pour désigner le transfert par l’agence de renseignement de suspects dans des pays tiers pour des interrogatoires. Selon l’ancien agent de la CIA, le nouveau président américain, aveuglé par «son pharisaïsme et son arrogance intellectuelle», a mis en péril la sécurité de son pays en le privant de méthodes qui ont permis de déjouer des complots terroristes.
Et si Ben Laden refusait de parler?
Richard Hétu, La Presse, 26 Avril 2009
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«Les gens ne doivent pas s’imaginer que ce qui se passe en Afghanistan ne peut pas les rejoindre d’une certaine façon.»
Le commandant du Royal 22e Régiment de Valcartier, le lieutenant-colonel Jocelyn Paul, a ce rappel à formuler à l’intention de l’opinion publique du Québec et du Canada, qui semble toujours partagée sur la raison d’être de la mission en Afghanistan.
«S’imaginer qu’on est à l’abri, c’est un peu naïf, a plaidé Jocelyn Paul. S’imaginer que l’Amérique du Nord est une espèce d’île de l’autre côté de l’océan, que ce qui passe ailleurs ne viendra pas nous rejoindre, c’est une vision du monde excessivement naïve.»
La menace est bien réelle en Afghanistan
Patrice Bergeron, PC, Cyberpresse, 26 avril 2009
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