Dans le journal étudiant de Polytechnique, à Montréal, un article a suscité un certain malaise, pour ne pas dire un malaise certain. On y relate une histoire fictive dans laquelle une étudiante en génie finit par abandonner ses cours pour devenir pâtissière.
Il appert que quantité de gens n’ont pas trouvé le texte drôle du tout. Or, l’humour est surtout inspiré par l’absurde, lequel – on le sait – ne se produit jamais dans la vraie vie. C’est à tel point que, lorsqu’une histoire somme toute banale repousse un tant soit peu les frontières de la rationalité, on finit par la mentionner dans les médias.
Bref, cette histoire d’une étudiante qui échoue à Polytechnique, dans le contexte actuel, est visiblement extravagante et inimaginable dans la réalité. Si on avait relaté les réussites inconditionnelles de la même jeune femme, personne ne l’aurait remarqué. Donc, si c’est drôle, c’est que ça ne se peut pas; et, si ça ne se peut pas, c’est drôle.
Enfin, si on me permet une remarque personnelle dans toute l’affaire, plutôt que de décrier indirectement le travail des pâtissières, on devrait faire remarquer que, contrairement aux ouvrages d’art, lorsque le chausson aux pommes s’affaisse, cela a tout au moins le mérite de faire sourire.
Parce que, parmi ceux et celles qui réussissent leur formation en génie, il se trouve toujours, là comme ailleurs, un certain nombre d’individus à la compétence douteuse. En d'autres termes, la société gagne beaucoup plus avec des pâtissières compétentes qu'avec des ingénieurs qui le sont moins...
* Bel exemple de bilinguisme
Viaduc de la Concorde, septembre 2006 |
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