lundi 16 juillet 2018

Exception exceptée



Quantité de gens établissent un parallèle entre l’Empire romain et celui des Stazunis. On peut comprendre. En effet, les deux étaient intimement convaincus de leur «caractère exceptionnel»; les deux étaient à vocation universelle; les deux ambitionnaient d’imposer leur culture à l’ensemble de leurs conquis; les deux ont appliqué une politique étrangère exclusivement fondée sur la force brute.

Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. Il existe également des différences entre les deux. Par exemple, l’Empire romain avait compris qu’il fallait tout de même que le peuple puisse profiter de quelques avantages conférés par ses conquêtes. Ainsi, il avait organisé les jeux du cirque afin de distraire les gens. De même, il avait réservé la production de blé égyptien afin de fournir du pain à bas prix à la plèbe, évitant ainsi tout risque d’avoir à affronter des émeutes de la faim. Il a fallu attendre que le centre, accaparant la richesse restante, soit devenu incapable de financer la périphérie. Laissées à elles-mêmes, les provinces finirent par se débrouiller seules, abolissant du fait même la notion d’empire.

Dans le cas de l’Empire yankee, on ne sent pas qu’il existe ce type de clairvoyance. Bien au contraire, les moins nantis dans ce pays doivent de plus en plus affronter les effets de l’avidité de leurs dirigeants économiques, lesquels tiennent fermement dans leur main les dirigeants politiques. Rétrécissement accéléré du filet social, absence d’un régime d’assurance maladie, délocalisations, création anémique d’emplois sous-payés, effritement de la classe moyenne et accroissement du néo-prolétariat (working poors), entre autres, sont autant de preuves que ces dirigeants ne prêtent même pas la moindre des attentions à leur population. Or – et c’est bien connu –, les régimes qui ne voient pas au mieux-être du peuple s’écroulent encore plus vite que les autres.

Cette règle-là ne souffre aucune exception.







Aucun commentaire: