jeudi 16 juin 2016

Un éléphant, ça Trump énormément



«L'éléphant dans la pièce», comme disent les gens de langue anglophone (sic, merci Mélanie Joly), c'est le sujet évident que personne ne veut aborder en public.

En ce moment, l'éléphant est cette rumeur persistante, aux Stazunis, à l'effet que Donald Trump, le candidat républicain à la présidence de ce curieux pays, soit une sorte de cheval de Troie concocté par les démocrates afin de miner la campagne présidentielle de leurs rivaux.

Ce ne serait pas étonnant qu'il y ait du vrai là-dedans. Quand on considère comment Donald, le canard boiteux, mène sa barque, on serait tenté de le croire. D'abord, les moyens qu'il a mis en œuvre sont, pour dire le moins, très limités. Par exemple, son comité d'élection emploie 73 personnes; celui de sa rivale, Hillary Clinton, en compte plus de 800.

Ensuite, le fonctionnement de ce comité est placé sous le signe de l'improvisation et du favoritisme, créant une situation conflictuelle permanente parmi ses employés. Sans compter qu'on leur refuse systématiquement les moyens dont ils ont besoin afin de mener une campagne efficace

Enfin, il a multiplié les remarques incendiaires à l'encontre de quantité de groupes. Musulmans, latino-américains – en particulier ceux d'origine mexicaine –, féministes et même les anciens combattants ont été l'objet de commentaires pour le moins désobligeants. Chose encore bien pire, dans les circonstances, il a commencé à s'aliéner les journalistes en interdisant l'entrée de ses rassemblements, entre autres, au Washington Post!

Tout cela, sans compter l'attitude cavalière de Trump et ses prises de position vagues sur des questions pourtant centrales de l'agenda politique yankee. Et le fait qu'il fut longtemps très proche de la famille Clinton.

Effectivement, il y a de quoi s'interroger sur cette bizarre campagne électorale qui s'engage présentement. Est-il possible que les démocrates aient pu prévoir que Donald Trump devînt le candidat républicain? J'en doute. Si Trump a été utilisé comme taupe, sans doute espérait-on que ses discours incendiaires, lors de la campagne à l'investiture, suffisent pour discréditer les républicains et pour embarrasser le futur candidat à la Maison Blanche.

Évidemment, dans les circonstances, le fait que Trump soit devenu ce même candidat, c'est un peu le «truck de citrouilles sur le dé à coudre de crème en glace».

Surtout, cela en dit long sur l'éducation politique du partisan républicain moyen.

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