dimanche 12 juin 2016

Rame, Adam!



À l'occasion de l'une ou l'autre fête religieuse, qu'elle soit judaïque, chrétienne, musulmane ou autre, il est de bon ton de s'interroger sur la nature de dieu.

Qui est dieu? Est-il l'être suprême, parfaitement bon, parfaitement aimable, parfaitement miséricordieux et tout-puissant qui nous aime d'un amour infini et qui n'hésitera pas à nous précipiter en enfer pour l'éternité si nous avons un mot, une pensée ou un geste de travers au courant de notre existence?

Personnellement, je trouve que la définition ci-dessus – tout officielle, il faut le souligner – est tellement bourrée de contradictions qu'elle ne pourrait convenir qu'à un individu ayant atteint le stade suprême de la schizophrénie.

Voyons plutôt l'effet des actions divines afin de mieux définir la nature de cet être par ailleurs marqué d'une évanescence suspecte. Or, justement, d'actions, il n'en est point que l'on peut à coup sûr imputer à cet éternel que l'on ne voit ni n'entend. Quand j'écris «à coup sûr», je veux dire qu'il n'est pas d'état de fait qui ne puisse, avec une égale probabilité, être imputé au plus strict hasard.

Alors qui est dieu? Une sorte de croupier céleste qui lance sa petite boule dans la grande roulette de l'Univers en laissant la chance passer pour sa volonté? Une sorte de bedeau muet laissant les curés au crâne luisant et aux mentons bien ronds parler à sa place, en se recroquevillant le plus possible dans un recoin obscur de la sacristie azurée? Ou alors un paralytique étique, passablement amoindri intellectuellement, que l'on promène sur son catafalque doré de par les rues, les jours de fête, afin d'attirer sur ses officiants la sainte pluie de billets verts?

Finalement, dieu n'est peut-être pas celui qu'on croit. Après tout, pour autant que l'on sache, peut-être est-ce vous?

Tentez l'expérience. La prochaine fois, adressez vos prières à vous-même. Je parie que vous ne serez pas moins exaucé.

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